
Bobby Kromm a pris le chemin du hockey senior
et fut un important contributeur à la glorieuse histoire des Smoke Eaters de
Trail. (voir texte du 18 janvier 2014) Joueur de centre, il fit partie de l’équipe à
partir de 1950. Il y demeura pendant plusieurs
années, jusqu’à ce qu’il devienne joueur-entraîneur en 1960.
Cette saison-là, l’équipe eut la chance de
représenter le Canada aux championnats du monde. Pourtant, ils s’étaient inclinés devant les
Maroons de Chatham en finale de la Coupe Allan la saison précédente. Cependant, ceux-ci décidèrent de faire une
tournée en URSS plutôt que de se rendre aux championnats en Suisse.
Les Smoke Eaters n’ont pas raté leur
chance. Avec une fiche de 6-1, ils ont
réussi à coiffer la Tchécoslovaquie et l’URSS au différentiel de buts. (Il n’y avait pas de ronde des médailles à ce
moment, seulement un tournoi à la ronde.)
Il s’agissait du 19e titre
canadien. Il faudra attendre jusqu’en
1994 avant le 20e, avec cette fois une équipe composée de
professionnels. Entre temps, il y eut
une domination outrageante des Soviétiques, incluant une période où le Canada
cessa d’envoyer des représentants. (voir texte du 27 mai 2013)
En 1962, alors que Kromm était toujours
entraîneur mais avait accroché ses patins, il mena les Smoke Eaters au titre de
la Coupe Allan. Ceci leur valut un autre
billet pour les championnats du monde, disputés en Suède cette fois.
Les résultats furent toutefois différents. Pour seulement la quatrième fois en 30
éditions, le Canada fut absent du podium, en terminant quatrième.
Ce fut la dernière fois que le Canada fut
représenté par les champions en titre de la Coupe Allan. En 1964, pour les Jeux d’Innsbruck, le père
David Bauer eut pour tâche de former une équipe nationale.
En 1964-65, cette fois derrière le banc des
Maple Leafs de Nelson, Kromm mena encore une fois son équipe à la finale de la
Coupe Allan, où elle s’inclina devant les Castors de Sherbrooke.
Après une brève expérience dans la WHL, Kromm
alla diriger la filiale des Black Hawks dans la Ligue centrale, d’abord à
St-Louis, puis suite à l’arrivée des Blues, à Dallas.
Kromm eut beaucoup de succès avec les Black
Hawks de Dallas. L’équipe remporta la
Coupe Adams en 1969, 1972 et 1974, en plus d’atteindre la finale à trois autres
reprises. En 1972, Kromm remporta
d’ailleurs le Trophée Jake Milford (voir texte du 31 juillet 2012), remis à
l’entraîneur de l’année dans la CHL.
Malheureusement pour lui, Billy Reay était bien en selle à Chicago, ce
qui lui laissait peu de possibilités pour graduer dans la LNH.
C’est alors qu’on lui offrit de diriger les
Jets de Winnipeg de l’AMH. Malgré la
présence de Bobby Hull et de l’arrivée de leurs joueurs suédois (voir texte du 13 avril 2015) , ils avaient raté les séries en 1974-75.
Dès sa première saison dans l’AMH, Kromm, un
entraîneur de style motivateur, mena les Jets à une fiche de 57-25-2 et à la
Coupe Avco. Il se mérita alors le
Trophée Robert-Schmertz, remis au meilleur entraîneur de la ligue. (voir texte du 8 septembre 2014)
En 1976-77, les Jets atteignirent à nouveau la
finale, mais ils baissèrent pavillon devant les Nordiques.
Il y eut ensuite des discussions pour lui
donner le poste de directeur-gérant, mais Kromm ne pouvait se résoudre à
remplacer Rudy Pilous, celui qui l’avait embauché. Il préféra donc quitter.
Il décida alors de relever tout un défi. Les Red Wings étaient complètement à la
dérive. Ils venaient de rater les séries
pour une septième année consécutive (malgré l’ajout de nombreuses équipes
d’expansion) et pour une dixième fois en onze ans.
Encore une fois, l’arrivée de Kromm eut un
effet immédiat. Aidé par l’addition de
Dale McCourt (voir texte du 1er février 2010), Détroit passa d’une
saison de 41 points à une de 78 (presque une fiche ,500). Non seulement les Wings se qualifièrent pour
les éliminatoires, mais ils remportèrent même une première série en 12
ans. Ils éliminèrent les Flames
d’Atlanta, avant de perdre contre les éventuels champions de la Coupe Stanley,
les Canadiens.
Ses Red Wings terminèrent 35 points derrière
les Bruins et 51 points derrière les Canadiens, mais Kromm devança quand même Don
Cherry et Scotty Bowman dans la lutte au Trophée Jack Adams. Il remporta ainsi le titre de meilleur
entraîneur dans une troisième ligue différente.
La magie de Kromm fut néanmoins de courte durée
et Détroit retourna à ses anciennes habitudes.
Les Wings ratèrent les séries en 1978-79 et en 1979-80. Kromm fut congédié alors qu’il ne restait que
9 matchs à cette dernière saison.
Il est ensuite demeuré dans la région de
Détroit, jusqu’à son décès en 2010, à l’âge de 82 ans.
De 1983 à 1993, son fils Richard a disputé 372
matchs avec les Flames et les Islanders.
Sources : “Young
Russian Hockeyists Beat Chatham Squad”, CP, 29 novembre 1960, Ottawa Citizen,
p.14, “Smokies Impress in 5-1 Triumph to Clinch Crown” de Stewart MacLeod,
Canadian Press, 13 mars 1961, Ottawa Citizen, p.15, “Former Wings coach Kromm
dies” de Bill Roose, 11 juin 2010, (redwings.nhl.com), “Obituary / Bobby
Kromm : Led Jets to Avco Heights”, AP, 12 juin 2010, Winnipeg Free Press
(winnipegfreepress.com), trailsportshistory.ca, wikipedia.org.
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