Drop Down MenusCSS Drop Down MenuPure CSS Dropdown Menu

samedi 30 avril 2016

Le hockey à Dallas






Dans les années 90, les nombreuses expansions et déménagements d'équipes dans le sud des États-Unis ont créé beaucoup d'émoi chez les fans traditionnels de hockey, surtout au Canada. Même de nos jours il est commun d'entendre des phrases comme "qu'est-ce qu'une équipe de hockey fait dans le désert?" ou bien "du hockey et des palmiers" afin de tourner ces équipes en dérision. Il faut toutefois prendre ces commentaires avec un grain de sel car malgré que ces régions ne soient évidemment pas des régions propices pour y implanter une équipe de hockey, plusieurs de ces villes ont d'abord fait leurs classes en hébergeant des équipes mineures, bâtissant ainsi une tradition locale et préparant le terrain à un éventuel marché majeur.

Je pense en premier lieu à la Californie où l'on peut croire que le hockey n'avait pas d'affaire là avant l'arrivée des Seals et des Kings en 1967. Et bien le hockey professionnel y débuta 40 ans auparavant, soit depuis 1925 avec la création de la California Hockey League, une ligue mineure professionnelle qui dura jusqu'en 1933 et qui comprenait des équipes à Hollywood, LA, San Francisco et Oakland. On y vit d'ailleurs la première incarnation des Seals de San Francisco en 1928.

Quant à Phoenix et l'Arizona, on retrouvait bien avant les Coyotes une équipe du nom des Roadrunners (oui je sais vous pensez tous à ceci). Les Roadrunners de Phoenix ont débuté en 1967 et ont évolué sous plusieurs incarnations et dans plusieurs ligues au fil des années (WHL, WHA, PHL, CHL, IHL, ECHL) et on retrouvait quelquefois plus d'une équipe portant ce nom dans plus d'une ligue en même temps. Avant les Roadrunners toutefois, la première équipe professionnelle de la ville de Phoenix furent les Apaches qui évoluèrent le temps d'une seule saison (1958-59) dans une autre version de la California Hockey League

Quant à la Floride, on retrouve peu de tentatives d'y implanter du hockey avant l'arrivée du Lightning (1992) et des Panthers (1993) et cette région aurait mérité je crois les railleries des fans nordiques de hockey. Il y eut toutefois une ligue éphémère qui joua une seule saison à Miami, la Tropical Hockey League en 1938 (voir article du 9 avril 2016).

Pour en venir à Dallas et au Texas, là aussi on aurait pu croire que cette région ne méritait pas une équipe lors du déménagement des North Stars du Minnesota en 1993. Pourtant l'héritage de hockey dans cette ville remonte jusqu'au début des années 40 et un déménagement ou une expansion au Texas était envisagé à plusieurs reprises avant l'arrivée des Stars. Voici un résumé des Quelques équipes "Pré-Stars" de la ville de Dallas. 

Dallas Texans (AHA-USHL) - 1941-42, 1945-49

La première équipe de hockey professionnelle de Dallas débuta ses activités en 1941-42, soit durant la dernière année d'existence de l'American Hockey Association (AHA). Contrairement aux autres ligues de l'époque, la AHA est la première ligue à avoir ajouté des équipes dans des états plus au sud comme l'Oklahoma, le Kansas et le Missouri. En 1941, deux nouvelles équipes firent leur apparition au Texas; les Texans de Dallas ainsi que les Rangers de Fort Worth (ville située à 30 minutes de Dallas). La ligue cessa toutefois ses activités en 1942 mais ressuscita sous le nom de la United States Hockey League (USHL) après la guerre en 1945. Cette-fois ci la USHL était principalement une ligue sudiste avec aussi quelques équipes minoritaires dans le Midwest. Les Texans et les Rangers revinrent également sur la scène en 1945 et on vit également apparaître une nouvelle équipe à Houston du nom des Huskies. 

Les Texans ne remportèrent jamais de championnats durant leur courte existence et cessèrent leurs opérations en 1949, soit un an après s'être associé aux Canadiens de Montréal comme deuxième club-école, le premier étant les Bisons de Buffalo (AHL) à l'époque. C'est durant cette dernière saison en 1948-49 que l'on peut voir des noms plus familiers dans leur alignement. Il y avait entre autres le vétéran gardien Paul Bibeault, un habitué des clubs-écoles du CH qui faisait partie de l'alignement des Texans. On retrouve également plusieurs autres joueurs Québécois lors de cette dernière saison des Texans, probablement dû à l'association avec Montréal.


Howie Morenz Jr.

Le joueur le plus célèbre de l'histoire des Texans est malheureusement connu principalement pour son nom. Le fils du légendaire Howie Morenz Sr. fut inévitablement comparé à son illustre paternel dès ses débuts prometteurs à l'âge de 12 ans. Appartenant aux Canadiens, il fut envoyé à Dallas pour continuer son développement loin de l'attention médiatique de Montréal. Il ne connut pas une grande saison à Dallas et développa des problèmes de vision le rendant plus vulnérable aux mises en échec. Il fut retourné dans la ligue Senior du Québec par la suite et ne se rendit jamais à un niveau supérieur, demeurant dans l'ombre de son célèbre père jusqu'à sa mort en 2013.

Les Texans cessèrent donc leurs opérations. Une des principales raisons de la fin de l'équipe étaient les coûts de transports considérables. Comme les Texans, les équipes de Fort Worth et de Houston terminèrent également leurs opérations en 1949, probablement pour les mêmes raisons. La USHL pour sa part termina ses activités peu après en 1951.


Dallas Black Hawks (CHL) - 1967-1982

On dut attendre en 1967 pour revoir du hockey professionnel à Dallas, cette fois dans la Central Hockey League (CHL). La CHL était une ligue mineure qui opérait directement sous le contrôle de la NHL afin de développer des joueurs pour la grande ligue. Cette ligue fit son apparition en 1963 et pour les premières années de son existence, comprenait 6 équipes à l'image de la NHL avec une équipe affiliée pour chaque club. Les Black Hawks de Chicago avait à l'époque un club-école dans la CHL du nom des Braves de St-Louis. Après la grande expansion de 1967 et l'arrivée des Blues de St.Louis, les Braves déménagèrent à Dallas et adoptèrent le nom du grand club et le même uniforme, à l'exception du "D" sur les épaules du chandail. À la même époque, les Canadiens avaient également un club-école au Texas, cette fois-ci à Houston avec les Apollos.


L'association avec Chicago dura jusqu'en 1978 suite à quoi ils devinrent le club-école des Maple Leafs, des Oilers (durant la dernière saison de la WHA) et ensuite des Canucks. Les Black Hawks de Dallas furent une des meilleures équipes de la CHL durant leurs 15 années d'existence, remportant 4 fois la coupe Adams. Quelques joueurs de renom furent développés par l'équipe dont Dirk Graham, Paul Schmyr, Stan Smyl, Dan Maloney et Wayne Maki. Mais au delà des joueurs développés par l'équipe, les Black Hawks de Dallas étaient également une bonne pépinière d'entraîneurs. L’entraîneur en place durant les trois premières coupes Adams des Black Hawks fut Bobby Kromm qui mena plus tard les Jets de Winnipeg à la conquête de la coupe AVCO en 1976 avant de devenir entraîneur des Red Wings en 1977. John Muckler et Roger Neilson firent également leurs classes comme entraîneurs à Dallas avant de connaître beaucoup de succès dans la NHL. Plusieurs ex-joueurs des Black Hawks devinrent également de célèbres entraîneurs de la LNH par la suite dont Bruce Boudreau et Ron Wilson

Durant leur courte mais glorieuse existence, les Black Hawks développèrent une féroce rivalité avec une autre équipe Texane située encore une fois à Fort Worth. Cette équipe adopta l'ancien nom d'une équipe de Dallas et devint les Texans de Fort Worth. Les Black Hawks, les Texans ainsi que les City Stars d'Oklahoma cessèrent toutes les trois leurs activités après la saison 1981-82, ce qui annonça le début de la fin pour la CHL alors qu'il s'agissait de ses trois meilleures équipes. La CHL termina effectivement ses activités en 1984.

Dans les années 80, les noms de Dallas et Houston commencèrent à circuler comme villes potentielles pour y accueillir une équipe de la LNH en cas d'expansion ou de déménagement, ce qui arriva finalement en 1993 lors du déménagement des North Stars à Dallas. 

Dallas Freeze (CHL) - 1992-1995

Mais un an avant l'apparition des Stars de Dallas, un nouveau club de la CHL (nouvelle ligue avec le même nom) du nom du Freeze de Dallas débuta ses activités. Le Freeze adopta d'ailleurs les couleurs et le design du chandail des Sharks de San Jose et jouait dans un autre aréna plus petit que celui des Stars. La présence des Stars à Dallas n'était cependant pas avantageuse pour le Freeze qui évolua 3 saisons dans cette nouvelle CHL avant de cesser ses activités en 1995. J'ai cependant peu d'informations sur cette équipe éphémère si ce n'est que ce vidéo datant de 1994 où l'on peut voir la fin d'un match entre le Freeze et le Fire de Fort Worth, marquant une fois de plus la rivalité entre les deux villes au hockey mineur professionnel. Dans ce vidéo, on peut voir les partisans du Freeze qui s'en prennent aux joueurs du banc de Fort Worth.




L'arrivée des Stars en 1993 dans la NHL marqua donc en quelque sorte la fin du hockey mineur-pro à Dallas. Les Texans, les Black Hawks, le Freeze ainsi que les équipes de la ville avoisinante de Fort Worth ayant bien préparé le terrain, les Stars furent un succès à Dallas dans les années 90, terminant la décennie en tant que derniers champions de la coupe Stanley du millénaire. L'équipe traversa toutefois quelques années difficiles au niveau administratif à la fin des années 2000 mais semble désormais repartie sur la bonne voie. 

On peut même voir que le nom hérité des North Stars convenait parfaitement pour Dallas alors que même les Texans de l'époque avaient adopté l'étoile dans leur logo. Le chandail actuel des Stars reflète d'ailleurs bien l'héritage du hockey à Dallas.



Sources:
hockeydb
wikipedia



lundi 25 avril 2016

Russ Blinco



Natif de Grand-Mère, en Mauricie, Russ Blinco n’avait pas le profil typique d’un joueur de hockey des années 1930.

Blinco a d’abord joué au niveau universitaire, avec les Redmen de McGill. À l’époque, les joueurs professionnels qui avaient emprunté cette voie étaient rarissimes.

Il a ensuite poursuivi ses études à l’Université Bishop’s de Lennoxville, tout jouant au hockey, au football et au tennis. Il gradua en littérature en 1931. Au même moment, il joua aussi avec les Crescents de Brooklyn, une équipe amateur de la région de New York. C’est ainsi qu’il attira l’attention de Lester Patrick, l’entraîneur des Rangers.

Celui-ci l’assigna aux Indians de Springfield de la Ligue Can-Am. Blinco passa également du temps avec les Bulldogs de Windsor de l’IHL, avant que son contrat ne soit racheté par les Maroons de Montréal. (voir textes du 18 septembre et du 3 octobre 2010)

Blinco arriva à Montréal au cours de la saison 1933-34 et il ne joua que 31 des 48 matchs de son équipe. Toutefois, il ne mit pas de temps à s’illustrer. Ses 14 buts le placèrent au troisième rang de son équipe, derrière Lawrence Norcott et Hooley Smith (voir texte du 16 février 2015), qui avaient eux, ont joué la saison en entier.

Sa performance de 23 points lui valut tout de même le titre de recrue de l’année (ce qu’on appellera le Trophée Calder à partir de 1936-37).

Les Maroons éliminèrent les Rangers (l’ancienne organisation de Blinco) au premier tour des séries, avant de s’incliner devant les éventuels champions de la Coupe Stanley, les Black Hawks.

En 1934-35, il joua la saison du début à la fin et récolta 13 buts et 14 passes, à égalité au deuxième rang des pointeurs de l’équipe. De ces 13 buts, il en marqua 4 le 20 janvier contre le futur membre du Temple de la renommée Roy Worters, des Americans de New York. (voir texte du 17 juin 2013) À noter que les Maroons ne connurent que 12 matchs sur 48 de quatre buts ou plus (pour toute l’équipe) au cours de cette saison.

Pour ce qui est de l’équipe, ils terminèrent avec une fiche de 24-19-5, avant de causer une certaine surprise en balayant les Maple Leafs en finale, permettant à Blinco de soulever la Coupe.

Blinco joua trois autres saisons avec les Maroons, les trois dernières de leur histoire. Le fait saillant de la décevante saison 1937-38 (la dernière de leur histoire) fut sans doute sa participation au match hommage au regretté Howie Morenz, dans ce qui s’avéra l’une des rencontres initiatrices du match des étoiles. Mais dans une décennie qui a vu disparaître les Pirates de Pittsburgh, les Quakers de Philadelphie (voir texte du 28 janvier 2009), les Senators d’Ottawa et les Eagles de St-Louis, la Grande Dépression finit par avoir la peau des Maroons. Avant de mettre la clé sous la porte, ceux-ci ont vendu Blinco, Lawrence Norcott et Earl Robinson à Chicago pour 30 000$.

La stratégie n’a pas fonctionné pour les Black Hawks, puisqu’ils ont terminé la saison au fond du classement, avec une fiche de 12-28-8. Blinco a quant à lui compté 3 buts et amassé 12 passes dans ce qui fut sa dernière saison.

C’est ainsi que s’est terminée la carrière du hockeyeur intellectuel. Adepte de littérature, de bridge et de tennis, celui qui portait d’imposantes lunettes, autant sur la glace qu’à l’extérieur, avait parfois des airs de pasteur.

Il déménagea ensuite à Sherbrooke, où il fut entraîneur d’équipes dans les Cantons de l’Est.

Plus tard dans sa vie, il s’établit à Bedford, en Montérégie, où il s’impliqua dans sa communauté. Il y est décédé en 1982, à l’âge de 76 ans.

On le retrouve sur le Mur de distinction des Gaiters de Bishop’s depuis 1991.


Sources: “Blinco Gets Four as Montreal Wins,” Canadian Press, The Ottawa Evening Citizen, 21 janvier 1935, p.9, “Maroon centre could be taken for clergyman,“ 14 février 1935, St.Maurice Valley Chronicle, p.10, “Lou’s Wife Writes New Song – Other One Fitting” de Scotty Reston, 20 février 1937, St.Petersburg Independent, p.Six-A, “La désintégration des Maroons s’est accentuée, hier” de Horace Lavigne, 16 septembre 1938, La Patrie, p.22, “Royals Top Rifles to Near 2nd Place”, Montreal Gazette, 16 janvier 1941, p.18, “RBC Wall of Distinction, Class of 91” (gaiters.ca), hockeydb.com, wikipedia.org.

lundi 18 avril 2016

Roger Doucet



Les Bruins ont René Rancourt. Depuis 1976, le chanteur originaire de Lewiston, Maine interprète les hymnes nationaux avant les matchs, avant d’y aller de sa petite chorégraphie.

Les Canadiens ont eu Ginette Reno récemment, lors des séries de 2014 et 2015. Auparavant, ils ont eu l’ex-Sinner Charles Prévost-Linton pendant une douzaine d’années. Depuis, ils ont tenu des auditions pour trouver une multitude d’interprètes, dont plusieurs chanteuses qui chantent « Ô Kéneda » plutôt qu’ « Ô Canada ». Certains soirs, on a laissé les partisans chanter eux-mêmes. Mais avant tout ce beau monde, il y avait Roger Doucet.

D’origine modeste, Doucet fit partie de la troupe de l’Armée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce qui lui permit de voyager amplement. Après la guerre, il alla parfaire sa formation classique en étudiant à New York, où il rencontra son épouse Geraldine.

Au fil des ans, il travailla à plusieurs endroits, dont Londres et Hambourg. De retour à Montréal, où il établit sa famille en 1957, il participa à divers opéras présentés à Radio-Canada. Par contre, vivre de l’opéra pendant cette période était loin d’être facile, et ses revenus, loin d’être réguliers. Il dut donc prendre divers contrats, dont celui de chanter dans un restaurant, pendant que sa femme vendait des produits Avon.

C’est finalement en 1970 que Doucet commença à chanter les hymnes nationaux au Forum. Son interprétation énergique fit rapidement de lui un incontournable et il gagna une importante renommée. Il ajouta ensuite à ses engagements les matchs des Alouettes en 1974 et ceux des Expos en 1977.

Lors du célèbre match des Canadiens contre l’Armée rouge du 31 décembre 1975, en plus du Ô Canada, Doucet chanta l’hymne soviétique (en russe bien sûr).

Doucet fut aussi remarqué pour avoir changé quelques phrases de la partie anglaise de l’hymne canadien. De plus, sa façon de terminer la dernière ligne (« … we stand on guard for thee. » dans la version chantée lors des matchs des Canadiens ou « … protégera nos foyers et nos droits. » dans la version originale) est pratiquement entrée dans l’usage. Plutôt que de terminer sur des notes basses, Doucet la terminait sur des notes hautes.

En avril 1980, Doucet dut subir une opération chirurgicale pour lui enlever une tumeur au cerveau. Lors de sa convalescence, Doucet reçut même des vœux du président américain d’alors, Jimmy Carter, et de son épouse. En juin de la même année, il reçut l’Ordre du Canada.
 

Geraldine a par la suite dut le remplacer à plusieurs reprises. C’est finalement en juillet 1981 qu’il s’est éteint.



Sources : “From Jimmy and Rosalynn Carter to Roger Doucet: Get well soon”, 18 avril 1980, Montreal Gazette, p.2, “Doucet s’éteint”, 20 juillet 1981, La Presse, p.B3, “Anthem Singer Roger Doucet Dies” 20 juillet 1981, Ottawa Citizen, p.3, “Geraldine Doucet’s new TV talk show finally brings her out of the shadows” de Beverley Mitchell, 21 janvier 1983, Montreal Gazette, p.B11, “Le CH de l’Occident contre l’Armée rouge” de Réjean Tremblay, 31 décembre 2015, Journal de Montréal (journaldemontreal.com), wikipedia.org.

jeudi 14 avril 2016

Jeu de hockey rétro: Wayne Gretzky and the NHLPA All-Stars




Un autre vidéo critique/let's play d'un jeu de hockey que je n'avais jamais joué auparavant. Celui-ci est un peu plus long que celui de Brett Hull Hockey que j'ai fait la semaine passée donc assoyez-vous et retombez dans le passé avec ce jeu développé pendant le lock-out de 1994.

Bonne écoute!

lundi 11 avril 2016

R.I.P. Bill Gadsby



Bill Gadsby nous a quittés récemment, le 10 mars dernier pour être précis. C'est finalement à l'âge de 88 qu'est décédé celui qui, au cours de sa longue carrière dans la LNH, a dû faire face à l'adversité. Mais la situation la plus périlleuse dans laquelle il s'est retrouvé est arrivée bien avant.

Article de La Patrie
En septembre 1939, il quitta les Îles Britanniques avec sa mère à bord du paquebot S.S. Athenia, alors que l’éclatement de la guerre était imminent. Le navire contenait 1 418 passagers, dont 495 canadiens et se dirigeait vers Montréal. À 400 kilomètres des côtes de l’Irlande, un sous-marin allemand torpilla le transatlantique et le coula. Au total, 117 personnes perdirent la vie, principalement au moment de l’impact. Ce moment, le premier bateau allié coulé, a été considéré tellement marquant que le 3 septembre a été choisi comme date pour la journée des Anciens Combattants de la marine marchande. Gadsby, âgé à ce moment de 12 ans, se retrouva avec sa mère dans un bateau de sauvetage, avant d’être secouru.

À l’âge de 14 ans, alors qu’il marchait dans sa ville natale de Calgary, un morceau de béton se détacha d’un immeuble de quatre étages et le frôla.

Recruté par un dépisteur des Black Hawks quelques années plus tard, il fit ses débuts en 1946 dans la LNH. Pour Chicago, il s’agissait d’une période creuse (voir texte du 19 août 2013), mais Gadsby s’est tout de même retrouvé au sein de la deuxième équipe d’étoile à deux reprises.

Au camp de 1952, il contracta la poliomyélite, mais même la maladie ne parvint pas à venir à bout du robuste défenseur et il put reprendre sa carrière.

En 1955, c’est nul autre que Tim Horton (voir texte du 21 décembre 2012) qui fut victime de l’une de ses dures (mais légales) mises en échec. Horton s’en sortit avec des fractures à la jambe et à la mâchoire.

À force de jouer dur et de bloquer des tirs, Gadsby en subit évidemment les contrecoups. Son épouse avait pris l’habitude de tenir un registre de ses blessures, incluant ses points de suture. Elle lui en enleva d’ailleurs plusieurs elle-même. Il a même eu à une certaine époque une assurance qui le dédommageait 5$ pour chacun d’entre eux. L’assureur fit toutefois par annuler la police bien avant qu’il ne reçoive les plus de 650 qu’il eut au cours de sa carrière. Il s’est aussi fracturé le nez à onze reprises et reçu un lancer frappé de Bobby Hull en plein cœur.

En novembre 1954, Gadsby fut échangé mais encore une fois, il s’aligna avec l’une des mauvaises équipes de l’époque, les Rangers.

En 1957-58, il établit un record pour un défenseur avec 46 passes (record évidemment battu depuis). Sa saison lui valut la deuxième place pour le Trophée Norris (meilleur défenseur) derrière Tom Johnson (voir texte du 5 octobre 2015). Ça n’empêcha toutefois pas les Rangers de rater les séries.

Au cours de son séjour à New York, Gadsby fut tout de même choisi au sein de la première équipe d’étoiles à trois reprises.

C’est finalement en juin 1961 que Gadsby eut la chance d’aller plus loin en séries, alors qu’il fut échangé aux Red Wings. Pourtant, les faibles Rangers trouvèrent le moyen de faire un cadeau à Détroit. Ils ne reçurent en échange de leur jour étoile que Les Hunt, un joueur de la WHL qui ne joua finalement jamais dans la LNH.

À trois occasions (1963, 1964 et 1966), Détroit fit les séries en terminant quatrième sur six (heureusement que les Rangers et les Bruins étaient chroniquement mauvais à ce moment), mais réussit à se faufiler en finale. Les Wings réussirent même à provoquer un septième et décisif match en 1964, mais ils perdirent à chaque occasion. Lorsque Gadsby prit finalement sa retraite en 1966, il n’avait donc toujours pas remporté la Coupe Stanley.

À ce moment, il était le meneur de tous les temps pour un défenseur pour les matchs joués (1248), les points (568) et les minutes de pénalité (1 539). Il est aussi le deuxième joueur (après Gordie Howe) à jouer 1000 matchs dans la Ligue nationale.

En 1968, il fut nommé entraîneur-chef des Red Wings, mais ceux-ci étaient au début d’une période pénible et l’expérience ne dura pas.

C’est en 1970 que Gadsby fit son entrée au Temple de la renommée.

Après avoir joué plusieurs matchs d’anciens, Gadsby a été actif au sein de l’association des anciens Wings et impliqué avec diverses œuvres de charité de la région de Détroit.


Sources : “L’Athenia torpillé durant le sauvetage; près de cent morts”, PC, 5 septembre 1939, La Patrie, p.3, “Rescue Craft Bear Hundreds Back to Ports”, 5 septembre 1939, Montreal Gazette, p.1, “Coast Guard to Aid”, 6 septembre 1939, Montreal Gazette, p.1, “Great Gadsby played tough but respectful game” de Dave Stubbs, 7 novembre 2012, Montreal Gazette (montrealgazette.com), “One on one with Bill Gadsby” de Kevin Shea, May 23, 2008 (hhof.com), “Bill Gadsby, N.H.L. star with scars to prove it, dies at 88” de Richard Goldstein, 11 mars 2016, New York Times (nytimes.com), wikipedia.org.

samedi 9 avril 2016

La Tropical Hockey League






Bien avant que les Panthers de la Floride ne débutent leurs activités en 1993, il y eut une tentative d’implanter du hockey professionnel dans la ville de Miami lors de la création de la Tropical Hockey League. Cette ligue éphémère fut formée en 1938 et avait comme but ambitieux de faire connaître le hockey dans le sud des États-unis. Elle était composée de seulement 4 équipes:

  • Les Seminoles de Coral Gables (une banlieue de Miami)
  • Les Clippers de Miami
  • Les Beach Pirates de Miami
  • Les Tropicals de la Havane

Malgré ces dénominatifs régionaux exotiques, toutes ces quatre équipes évoluaient au Metropolitan Ice Palace de Miami et étaient majoritairement composées de joueurs canadiens, la plupart recrutés dans des bases militaires canadiennes. Le match inaugural de cette ligue fut disputé le 10 décembre 1938 entre les deux équipes “locales” soit les Beach Pirates et les Clippers. Lors de l’avant-match de ce premier match en sol sudiste, on eut droit à une démonstration du sport et une explication des règlements par quelques joueurs et il y eut aussi un spectacle de mambo entre la 2e et la 3e période. Le match fut gagné par les Clippers par la marque de 4-3 dans un match qui termina en bagarre générale.




Il n'existe malheureusement que très peu (plutôt rien) d’archives photographiques de cette étrange ligue mais j’ai quand même trouvé cette affiche d’un match entre les équipes de Coral Gables et de Miami (laquelle des deux?) où l’on peut voir qu’il y avait aussi une “added attraction” entre les périodes où l'on put assister à un match du “jeu le plus drôle sur patin”, le ballon-balai!

La 1re saison de la Tropical Hockey League ne dura que 15 matchs et ne réussit pas à attirer l’intérêt général de la population locale. Les matchs débutaient trop tard au goût des spectateurs (21h) et avaient tendance à trop dégénérer en bagarres. Le niveau de compétition était aussi assez faible, comme on peut voir avec le classement général final. La ligue termina donc ses activités après cette seule saison 1938-39.


Équipe Matchs joués Victoires Défaites Nulles Buts pour Buts contre Points
Seminoles de Coral Gables 14 12 2 0 85 53 24
Clippers de Miami 13 7 6 0 53 58 14
Beach Pirates de Miami 14 5 9 0 57 69 10
Tropicals de la Havane 15 4 11 0 69 84 8


Le champion marqueur de la THL fut un certain Leo Makarsky des Seminoles avec 16 buts et 13 passes en 14 matchs. Comme on peut voir, les Tropicals de la Havane terminèrent au dernier rang avec seulement 4 victoires. Le facteur "fatigue" doit sûrement être pris en compte pour cette équipe alors qu'ils devaient probablement être exténués après leurs nombreux voyages en chaloupe de la Havane à Miami...

Il n’y eut donc pas de championnat à la fin de cette seule saison que les Seminoles dominèrent haut la main suite à quoi ils retournèrent probablement au nord dans les réserves de l’armée. Parmi ces quelques joueurs ayant fait partie de cette ligue hors du commun, seulement 3 d’entre eux ont joué dans la LNH. Voici un petit résumé de ces quelques joueurs:


Bob Dill (Clippers)

Un des seuls américains à avoir joué dans cette ligue, Bob “Killer” Dill est surtout reconnu dans l’histoire du hockey pour ses fameuses altercations avec Maurice Richard au milieu des années 40. Il fut d’ailleurs joué par Sean Avery dans le film “Le Rocket” de 2005. Il avait auparavant été banni de la ligue américaine pour son tempérament explosif mais fut toutefois engagé par les Rangers pour intimider Richard, la ligue décidant de ne pas tenir compte des sanctions des autres ligues à l’égard de ses joueurs. Il est à noter que malgré sa légende de “killer”, Dill n’était pas un goon à temps plein et la véracité de sa bagarre contre le rocket (telle que représentée dans le film) est disputée par ses descendants et par les historiens de hockey. J’y reviendrai un jour. Contrairement à la plupart de ses collègues dans la Tropical Hockey League, Dill débuta sa carrière dans cette ligue alors que les autres joueurs y jouèrent plutôt en fin de carrière.


Stan Jackson (Beach Pirates)

Un ancien joueur marginal des St.Pats de Toronto, des Bruins et des Sénateurs, Jackson n’avait pas joué depuis la saison 1931-32 lorsqu'il évoluait avec les Bisons de Buffalo dans la IHL. Cet ancien vétéran de la 1re guerre modiale devint l’entraîneur des Beach Pirates mais chaussa les patins le temps d’un seul match.


Harold “Bullet Joe” Simpson (Clippers)

Parmi la poignée de joueurs de la THL qui ont joué dans la LNH, Simpson est celui qui y laissa le plus grand impact. Un ancien héro de la 1re guerre mondiale, Simpson était également une légende des Eskimos d’Edmonton dans la ligue de l’ouest. Il était tellement dominant que Newsy Lalonde le surnomma rien de moins que le meilleur joueur de hockey de la planète en 1921-22. Il était aussi surnommé "Bullet Joe" en raison de sa vitesse explosive. Après la fin de la ligue de l’ouest en 1925, ses droits furent achetés par les Americans de New York et il joua 6 saisons à New York, devenant par la suite entraîneur de l’équipe en 1931, poste qu’il occupa durant 3 saisons. Il déménagea en Floride en 1938 lors de la création de la THL et fut également nommé joueur-entraineur des Clippers. Comme plusieurs des ses collègues, il resta en Floride après la dissolution de la ligue. Il fut introduit au temple de la renommée en 1963 et mourut en 1973 dans la banlieue de Coral Gables.


Magnus “Mike” Goodman (Seminoles)

Un autre joueur de renom est Magnus “Mike” Goodman, un ancien membre des Falcons de Winnipeg, cette équipe constituée de joueurs rejetés par les autres clubs en raison de leurs origines scandinaves. Les Falcons furent l'équipe championne de la coupe Allan qui représenta le Canada aux Olympiques en 1920, devenant ainsi les premiers champions olympiques de hockey sur glace. Après 12 saisons dans la AHA (American Hockey Association), Goodman devint joueur-entraîneur des Seminoles où il joua sa dernière saison en carrière. Il demeura à Miami par la suite et y mourut en 1991 à l’age de 93 ans. Il était alors le dernier membre des Falcons encore vivant.


Screaming Eagles de Miami (1972)

Après la disparition de la THL, il n'y eut aucune autre tentative de populariser le sport dans cette partie du sud jusqu'à la création des Clippers de Charlotte (Caroline du Nord) dans la Eastern Hockey League (EHL) en 1956. Il y eut toutefois du hockey dans la région de Dallas dès 1941 mais il n'y eut aucune équipe professionnelle en Floride jusqu'à l'apparition des Rockets de Jacksonville, toujours dans la EHL, en 1964. Une autre tentative d'équipe à Miami eut lieu lors de la création de la WHA en 1972. Une des équipes fondatrices de cette ligue fut les Screaming Eagles de Miami (texte du 16 septembre 2011) qui réalisèrent d'ailleurs un coup d'éclat en signant le gardien Bernard Parent ainsi que l'attaquant Derek Sanderson. Toutefois, l'équipe dut revoir ses plans lorsqu'ils découvrirent qu'il n'y avait pas d'aréna adéquat dans la région. Ils déménagèrent donc l'équipe à Philadelphie avant de disputer un seul match et les fans de hockey de la région de Miami durent attendre jusqu'en 1993 pour finalement revoir une équipe professionnelle avec l'arrivée des Panthers.


Sources:
wikipedia
hockeydb
Hockey in Charlotte, Jim Mancuso et Pat Kelly (2006)

vendredi 8 avril 2016

Jeu de hockey rétro : Brett Hull Hockey (SNES)






Je commence aujourd'hui une série sur des jeux vidéos de hockey rétro, principalement des jeux moins populaires que les traditionnels NHL, Blades of Steel ou Ice Hockey. J'ai eu cette idée l'autre jour lorsque j'ai visité ma boutique locale de jeux vidéo où ils avaient placé des boites de jeux de sports à rabais. C'est quelque chose qui m'a fait vraiment rire car à chaque fois que je vais dans un magasin de jeux usagés, il y a toujours une épidémie de jeux de sports invendables. Qui a sérieusement le goût d'acheter une copie de Madden 2001? Plusieurs boutiques n'achètent même pas ces jeux de sports usagés à moins que ça soit un des rares jeux dont la réputation a survécu au passage du temps comme Blades of Steel par exemple et encore là ce jeu est assez commun que vous n'en obtiendrez que très peu en retour.




Je me suis donc dit que j'allais rendre service à ces sympathiques commerçants en les débarrassant de quelques-uns de ces jeux. Malheureusement pour eux, je me concentre que sur les jeux de hockey et il leur restera donc beaucoup de copies de Madden ou de RBI Baseball...

Récemment j'ai découvert comment faire pour m'enregistrer en train de jouer à ces vieux jeux et j'ai donc pensé à faire une chronique vidéo sous forme d'un "Let's play". Si vous ne connaissez pas le concept, un "Let's play" est un vidéo sans montage d'une ou plusieurs personnes en train de jouer à un jeu vidéo et qui partagent leurs impressions sur ce jeu. C'est un phénomène qui a pris de plus en plus d'ampleur au courant des dernières années et j'ai donc décidé de m'y essayer à mon tour. Je ne suis pourtant pas spécialement fan de la plupart des Let's play que l'on retrouve sur internet, la plupart du temps il s'agit d'un ado de 13 ans qui commence à muer et qui joue à Warcraft. Mais j'ai découvert que ce format est surtout intéressant lorsque la personne découvre un nouveau jeu ou bien lorsqu'il s'agit d'un jeu de sport. Éventuellement j'aimerais en faire d'autres mais avec un ami, histoire de rendre le processus plus amusant et d'apporter une deuxième opinion.

Voici donc mon premier "Let's play" de jeu de hockey rétro. Pour l'occasion j'ai choisi un jeu auquel je n'avais jamais joué: Brett Hull Hockey sur le Super Nintendo!




P.S Oui, je sais je me suis trompé. C'est JON et non JOHN CASEY...


jeudi 7 avril 2016

Visite au Musée Grévin








Comme ma fille voulait aller au Musée Grévin, à Montréal, j’ai profité de l’occasion pour jeter un coup d’œil sur leurs statues de joueurs de hockey.  Sans surprise, c’est ce sport qui occupe la majeure partie de la section consacrée aux athlètes, malgré la présence entre autres de Gilles Villeneuve, Chantal Petitclerc, Nadia Comaneci et Joannie Rochette.
 
Le visage est bien sûr l’élément le plus frappant, mais d’autres détails ont aussi leur importance, à divers degrés.
 
Maurice Richard
 
Le visage est assez ressemblant.  On note également un bel effort pour recréer son fameux regard.  Les gants et le bâton sont de la bonne époque.  Le chandail comporte un lacet au niveau du cou.
 
Jean Béliveau
 
Le visage paraît assez jeune et les traits ne sont pas assez accentués autour des yeux.  Pourtant, au début de sa carrière, Béliveau avait des gants beiges.  Plus tard, il avait, comme ici, des gants bleus, blancs et rouges.  Par contre, sur les photos que j’ai trouvées, il s’agissait de Cooper, pas des Rawlings.  Il s’agit tout de même d’un petit détail.
 
Guy Lafleur
 
La calvitie montre qu’on a ici affaire à un Lafleur à la fin de son séjour à Montréal.  Bien qu’il ait été surnommé le démon blond, la chevelure de ce Lafleur me paraît trop pâle.  De plus, elle semble gominée, alors que Lafleur avait les cheveux au vent.  Peut-être que de donner l’impression que les cheveux flottent est trop difficile sur une statue de cire.
 
Le bâton Sher-Wood est là.  J’avoue que je ne me souvenais pas des gants Koho, mais après vérification, c’est effectivement ce qu’il portait à ses dernières années avec les Canadiens.  (Il a aussi porté des CCM et des Canadiens.  À Québec, il avait des Ferland.)
 
Wayne Gretzky
 
À mon avis, il s’agit de la moins bien réussie.  On semble lui avoir fait un début de calvitie ce qui n’est pas vraiment le cas, surtout lors de ses années à Edmonton.  De plus, Gretzky semble plus roux que le châtain qu’il est.  Quant aux dents, elles sont particulières.
 
Mais ce qui cloche le plus, c’est que malgré qu’il semble en situation de jeu, il ne porte pas de casque.  Où est le Jofa 235? (voir texte du 8 mars 2014)
 
Patrick Roy
 
Évidemment qu’avec un masque sur la tête, moins de détails sont apparents, mais je dois avouer que le visage est très bien réussi.
 
Mario Lemieux
 
Nous avons ici un Lemieux en fin de carrière, période avec le chandail noir et or.  Personnellement, j’ai plus de souvenirs de lui avec son Cooper SK2000 (en début de carrière) ou de son Jofa 390 (période chandail avec le Penguin stylisé).  Par contre, il a effectivement porté un CCM en fin de carrière (ainsi qu’un Nike).
 
Sidney Crosby
 
Le visage de Crosby est aussi bien réussi.  Par contre, j’aurais tout de même un reproche : on dirait qu’on lui a mis du eyeliner…
 
Qu’en pensez-vous?

mercredi 6 avril 2016

Record : Le plus de joueurs lors d'une saison












L'autre jour je lisais dans le journal que le lors de cette splendide saison 2015-16, le Canadien de Montréal a utilisé un total de 42 joueurs. C'est à dire qu'il y a eu 42 joueurs qui ont joué au moins un match avec l'équipe durant la saison régulière. Ce chiffre vient de monter à 44 au moment où j'écris ces lignes avec le rappel de John Scott et de Ryan Johnston. Et encore ce n'est pas totalement exact car je ne compte pas ici Zachary Fucale et Charlie Lindgren qui n'ont agi que comme substitut et n'ont pas (encore) joué de match. Le Canadien, avec tous les échanges, les expériences ratées (Alex Semin) et les blessures, viennent donc au deuxième rang de la ligue pour le nombre de joueurs qui se sont alignés avec l'équipe. Ils ne sont devancés que par les Maple Leafs, qui eux sont en plein mode de reconstruction et ont procédé à une énorme vente de garage cette saison. C'est aussi la première fois depuis 2005-06 que le Canadien a utilisé plus de 3 gardiens. À l'époque on retrouvait José Théodore, Cristobal Huet, David Aebisher ainsi que Yann Danis. On en compte maintenant 5 avec l'arrivée de Lindgren. Il faut remonter à 2001-02 pour retrouver 5 gardiens lors d'une seule saison avec Jeff Hackett, Theodore, Mathieu Garon, Stéphane Fiset et Olivier Michaud.

44 joueurs représente effectivement un gros chiffre mais ce n'est cependant pas le record pour cette équipe. Il faut remonter à la fatidique saison 2000-01 pour y retrouver le record pour les Canadiens. Vous vous souvenez tous je suis sûr de cette saison où on a pu voir passer pas moins de 46 joueurs dans l'uniforme tricolore. Toute une cuvée d'ailleurs avec les Johan Witehall, Juha Lind, Darryl Shannon, Matt Higgins, Barry Richter et Andrei Bashkirov entre autres...

Andrei Bashkirov

Mais Montréal n'est pas dans les pires cas recensés. J'ai parcouru les sites de statistiques et je vous ai préparé un petit tableau vous démontrant les équipes ayant eu recours au plus de joueurs lors d'une seule saison.

 
ÉQUIPE SAISON NOMBRE DE JOUEURS
Bruins de Boston 1991-1992 55
Lightning de Tampa Bay 1999-2000 53
Capitals de Washington 2003-2004 51
North Stars du Minnesota 1987-1988 50
North Stars du Minnesota 1988-1989 50
Rangers de New York 2003-2004 50
Lightning de Tampa Bay 2008-2009 50
Islanders de New York 1995-1996 49
Flyers de Philadelphie 2006-2007 49
Lightning de Tampa Bay 1998-1999 49
Nordiques de Québec 1989-1990 49
Nordiques de Québec 1990-1991 49
Penguins de Pittsburgh 1983-1984 48
Maple Leafs de Toronto 1990-1991 48


Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer le fait d'avoir recours à autant de soldats au cours d'une saison. Les blessures sont évidemment une des principales raisons mais lors de mes recherches j'ai aussi découvert que le "tankage" ou, si vous préférez, la "reconstruction" d'une équipe y est souvent pour beaucoup et plusieurs des pires équipes de l'histoire se retrouvent dans ce palmarès. C'est le cas des Capitals de 2003-04 et des Penguins de 1983-84 (l'année du repêchage de Mario Lemieux). Lorsqu'une équipe est en mode "vendeur", elle n'hésite pas à échanger des joueurs et à rappeler des joueurs des mineures, ce qui fait gonfler le nombre total d'effectifs utilisé lors d'une saison.

Comme on peut voir dans ce tableau, c'est surtout lors des années 90 et 2000 que l'on peut voir les plus grands nombres. Il faut dire qu'avant les années 80, les équipes n'utilisaient en moyenne qu'une trentaine de joueurs par saison et ne dépassaient que très rarement le cap des 40. La première équipe que j'ai trouvé à avoir utilisé 40 joueurs fut les Red Wings de Detroit en 1963-64. 

Ce n'est qu'à partir de la moitié des années 80 que l'on vit apparaître des chiffres approchant les 50 joueurs. Les North Stars du Minnesota, une équipe très futile de la fin de la décennie, furent les premiers à franchir le cap des 50 en 1987-88 et ils répétèrent même l'exploit la saison suivante. Avant de commencer cet article, je croyais savoir qui seraient les champions, car je me rappelais de la saison pathétique du Lightning de 1999-00 et ils étaient effectivement dans le top 3 avec 53 joueurs. Lors de cette saison, l'équipe effectua pas moins de 20 échanges et termina avant-dernière au classement général.

Je savais donc que le Lightning serait parmi les pires équipes à ce niveau mais je ne m'attendais pas à voir les Bruins de Boston de 1991-92 en première position avec 55 joueurs. 


Cam Neely

Toute une surprise car il s'agissait d'une équipe compétitive, aucunement en processus de reconstruction et à ma mémoire, je ne me rappelle pas que cette équipe ait effectué tant de transactions lors de cette saison. J'ai retracé les transactions de 1991-92 des Bruins qui en ont effectué 12 durant la saison où au total ils échangèrent 12 joueurs et en reçurent 9 en retour. Il s'agit effectivement d'un grand nombre de transactions mais il ne s'agissait pas non plus d'un record. J'ai tenté de retracer les blessures des joueurs des Bruins mais sans succès. Je sais toutefois que des joueurs d'impact comme Cam Neely et Dave Poulin ne jouèrent que 9 et 18 matchs respectivement lors de cette saison mais autrement il n'y avait pas beaucoup de matchs manqués pour les joueurs vedettes des Bruins. Il se peut toutefois que leurs joueurs de soutien aient subi plus de blessures, et c'est ici je crois que se cache la clé de ce mystère. Que ce soit à cause des blessures ou pour tenter des expériences avec leurs joueurs de soutien, les Bruins de 1991-92 ont fait jouer un grand nombre de matchs à plusieurs joueurs recrues lors de cette saison dont Joé Juneau, Steve Heinze, Ted Donato, Glen Murray et Jozef Stumpel. Donc je crois que pour atteindre ce nombre record de 55 joueurs, les Bruins ont vécu un concours de circonstances incluant des échanges, des blessures et aussi des essais à des joueurs recrues.

Quoiqu'il en soit, les Bruins se sont tout de même rendus en finale de conférence contre les Penguins de Pittsburgh, comme quoi l'utilisation d'un grand nombre de joueurs n'est pas toujours un signe d'une équipe faible ou en reconstruction. Mais quand on regarde le tableau, il s'agit d'une exception car le reste des équipes qu'on y retrouve ont toutes raté les séries cette année-là, sauf les North Stars de 1988-89 (27-37-16) à l'époque où accéder aux séries était plus facile qu'aujourd'hui et une fiche perdante pouvait quand même y garantir un accès.


Sources:
wikipedia
hockeydb
hockey-reference