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dimanche 19 septembre 2010

Walt Buswell




Ce n'est qu'un question de jours avant qu'on ait la connaisse le nom du nouveau capitaine du Canadien qui sera probablement Brian Gionta. Il deviendra donc le 28e capitaine de la célèbre équipe montréalaise, dans la lignée de Jean Béliveau, Butch Bouchard, Bob Gainey, Toe Blake et autres grands capitaines de l'équipe. Il y eut bien sûr des capitaines plus éphémères, on se appelle de Kirk Muller et de Mike Keane comme capitaine, mais connaissez-vous Walt Buswell? Il porta le C fièrement durant une saison, succédant au redoutable Albert "Babe" Siebert suite à la retraite de ce dernier, en 1939-40.

Walter Buswell est né en 1907 à St-Eustache. Après avoir joué quelques saisons avec différents clubs amateurs de la région de Montréal, Buswell se fit engagé par une des équipes les plus controversées de son époque, les Shamrocks de Chicago, pour la saison 1931-32. Les Shamrocks avaient été fondés par James Norris, le futur propriétaire des Red Wings de Detroit (qui s'appelaient alors les Falcons de Detroit) après que la NHL lui ait refusé l'implantation d'une autre équipe à Chicago. Ce sont justement les Blackhawks de Chicago qui s'opposèrent à l'implantation de l'autre équipe, afin de ne pas voler le fanbase de la jeune équipe. À la même époque, la AHA (American Hockey Association) s'est auto-proclamée comme étant une ligue majeure de hockey voulant compétitionner la NHL, ce qui fit que Chicago allait dorénavant avoir deux équipes majeurs de hockey, ce qui mit les Blackhawks et les dirigeants de la NHL en beau fusil.

Walter Buswell se joignit aux Shamrocks à la deuxième saison de l'équipe qu'il aida à remporter le championnat de la ligue et allant lancer un défi à la NHL afin d'affronter les Maple Leafs de Toronto pour le championnat de la Coupe Stanley, chose qui leur fut refusé. La ligue voyait grand à ce niveau, mais comme nous étions en plein milieu de la Grande Dépression et qu'il n'était pas nécessairement le temps de challenger la NHL avec un circuit dans des petits marchés de hockey comme Duluth, Tulsa (les Oilers existaient déjà), Kansas City ou encore St-Louis, la menace fut plutôt temporaire et la ligue proposa à la NHL de redevenir une ligue de calibre inférieur avec des affiliations avec la NHL. La NHL accepta à condition de démanteler l'équipe de Chicago. Les Falcons avaient à cette époque beaucoup de problèmes financiers et ont dû déclarer faillite. Après restructuration, Norris les acheta l'équipe et changea son nom, devenant les Red Wings après que ses Shamrocks de Chicago furent démantelés. Norris était convaincu que l'équipe de Detroit n'allait jamais avoir de succès tant qu'elle allait porter un nom d'animal, ça n'avait pas marché en tant que Cougar et non plus en tant que Falcon... Norris apporta avec lui trois joueurs dont Walt Buswell dans la NHL avec les nouveaux Red Wings de Detroit.

Walter Buswell passa quatre saisons avec les Red Wings, les aidant à se développer afin de devenir une équipe de haut niveau. Malheureusement, un peu avant la saison qui allait couronner les Red Wings avec leur première Coupe Stanley, en 1935-36, il fut échangé aux Bruins en compagnie du légendaire Cooney Weiland qui faisait un retour avec l'équipe avec qui il avait connu ses meilleures saison. Mais Buswell ne porta jamais un gros B sur son épaule (les Bruins avaient leur logo sur le bras et le numéro à l'avant à l'époque) parce qu'il fut échangé aux Canadiens de Montréal deux jours plus tard, le 13 juillet 1935, en retour de Roger Jenkins.

Alors qu'il quittait une équipe en pleine ascension, il arriva dans une équipe en déroute. Le Canadien n'était à l'époque qu'une pâle copie de ce qu'il avait été au début de la décennie, les joueurs avaient vieillis quand ils n'avaient tout simplement pas quittés, la direction était peu dynamique et le staff d'entraîneurs avait fait fuir des vedettes comme Howie Morenz et Johnny Gagnon. Ce marasme demeura presque jusqu'à l'arrivée de vedettes canadienne-françaises comme Maurice Richard et Emile "Butch" Bouchard au début de la prochaine décennie. Il s'agit, si vous ne le savez pas, de la plus longue disette de Coupe Stanley de l'histoire du Canadien après la présente, étant 13 saisons entre 1931 et 1944 sans championnats...

C'est donc dans ces années de morosité chez le Canadien (mais pas à Montréal, les Maroons se méritant la Coupe en 1935, trois saisons avant de disparaître) que Buswell arriva à Montréal. Au sein de cette équipe plus qu'ordinaire, elle terminera au dernier rang de la NHL lors de sa première à Montréal, Buswell était plutôt brillant à la ligne bleue. Il contribua lors saisons suivantes alors que le redoutable Albert "Babe" Siebert arriva à Montréal et aida l'équipe à s'améliorer. L'ancienne vedette - slash matamore - slash leader des Maroons et des Bruins amena avec lui un leadership qui avait disparut depuis longtemps chez le Canadien. À sa première saison avec le Canadien, Siebert alla remporter le trophée Hart, ne serait-ce que pour montrer le leadership qu'il amena avec lui pour le Canadien. Et Walter Buswell prit pat activement à cette revitalisation du Canadien qui partira de la dernière position du classement général au championnat de la division canadienne la saison suivante, en 1936-37.

Walter Buswell connaîtra sa meilleure saison en 1937-38 avec 17 points en évoluant aux côté du redoutable Babe Siebert qui était le capitaine de l'équipe. On avait d'ailleurs donné à Siebert le "C" dès son arrivée avec le Canadien, alors si vous dites que Brian Gionta n'est pas un Canadien depuis assez longtemps pour se mériter le "C", repensez-y... Les Canadiens sous la gouverne du capitaine Siebert s'amélioraient quand même un peu, mais jamais assez pour compétitionner contre les Bruins, les Rangers et les Red Wings qui étaient les équipes à battre à la fin des années 30. C'est la Guerre qui aidera ces équipes à perdre de la force et à monter les Canadiens et les Maple Leafs plus tard à l'avant plan du hockey.

Lorsque Babe Siebert se retira du jeu afin de devenir le prochain entraîneur du Canadien, c'est Walter Buswell qui fut pressenti comme étant le choix logique pour le titre de capitaine du Canadien, lui qui évolua durant les saisons précédentes aux côtés de Siebert. Malheureusement, Siebert ne continua pas son travail de revitalisation de l'équipe en étant derrière le banc du Canadien. Siebert mourut tragiquement en se noyant dans le Lac Huron à l'été 1939. Durant cette morose années de deuil, le Canadien termina bon dernier dans la NHL avec seulement 10 gains en 48 matchs. Après cette triste saison en tant que capitaine, Buswell se retira de la NHL, allant évoluer avec une équipe inférieur du Québec, les Comètes de Joliette pour une saison.

C'est une jeune vedette du Canadien, son grand ailier gauche Hector "Toe" Blake, qui devint le capitaine du Canadien à la suite de Buswell. Il le sera jusqu'à son retrait du jeu en 1948, menant le Canadien à deux championnats de la Coupe Stanley, en 1944 et en 1946.

Walter Buswell est décédé en 1991.



Un aréna à St-Eustache, le Complexe Walter-Buswell, porte son nom. Je ne sais pas si par contre il est en aussi piètre condition que l'aréna à Chicoutimi qui porte le nom d'un de ses coéquipier, la Palestre Johnny-Gagnon...

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