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lundi 3 juin 2013

Reggie Fleming









Natif de Montréal, Reggie Fleming débuta sa carrière professionnelle avec les Cataractes de Shawinigan de la Ligue Senior du Québec en 1956.  Son rôle était clair et le sera tout au long de sa carrière.  En 112 matchs à Shawinigan, il amassa seulement 8 buts, mais accumula 339 minutes de pénalités.  Il était un bagarreur redoutable et infatigable.

Après un passage dans la Ligue Américaine et la Ligue Eastern, il parvint à jouer trois matchs avec les Canadiens au cours de la saison 1959-60.  Son passage à Montréal prit alors fin lorsqu’au cours de l’été, il prit le chemin de Chicago dans un échange mineur.

Son arrivée coïncida avec une saison des plus heureuses pour les Hawks.  Après plusieurs années de vaches maigres, l’arrivée de Pierre Pilote, Glenn Hall, Stan Mikita et Bobby Hull quelques années auparavant aida Chicago à redevenir une équipe respectable.  Cette saison 1960-61 en fut d’ailleurs le sommet, lorsque l’équipe mit la main sur sa troisième Coupe Stanley, sa première depuis 1938.  Fleming compta d’ailleurs un but lors du match ultime.

Par contre, les attentes ainsi créées ne furent pas vraiment comblées.  Bien que Chicago remporta plus que sa part de victoires dans la douzaine d’années qui suivit, elle ne remporta pas d’autres Coupes.  Ses partisans durent attendre jusqu’en 2010 avant de la revoir défiler dans leurs rues.

De son côté, Fleming continua à jouer de façon agressive (évidemment sans casque à cette époque) avec les Hawks jusqu’en 1964.  Son surnom avait beau être «Mr. Clean» (Monsieur Net), son jeu n’avait rien de propre.  En 1961, il fut impliqué dans un duel de coups de bâton avec Gilles Tremblay des Canadiens (qui n’a pourtant jamais été un joueur violent), où ce dernier hérita de 35 points de suture.  En 1963, c’est Eddie Shack qui fut sévèrement dardé.  En fait, son surnom était dû au fait que dans une bagarre, il « nettoyait » la place.

En 1964-65, il passa aux Bruins, un club de dernière place.  Il eut toutefois plus d’occasions de se mettre en valeur et atteint son sommet dans la Ligue Nationale, avec 41 points.  Au cours de la saison suivante, il passa aux Rangers, l’autre club faible de cette période, contre John McKenzie, qui rendit pourtant de fiers services aux Bruins pour plusieurs années qui suivirent.

Mais les années passaient et laissaient de plus en plus de traces sur le corps de Fleming.  Il passa la saison 1969-70 avec les Flyers, avant d’être réclamé par les Sabres au repêchage d’expansion.  Toutefois, même l’alignement d’une équipe d’expansion devenait difficile à percer et il fut laissé aller à la fin de la saison.






Après une saison dans les mineures, la formation de l’AMH (Association Mondiale de Hockey) lui donna une chance de revenir à Chicago.  Il signa avec les Cougars, avec qui, étonnamment, il amassa 68 points.  Par contre, physiquement, il était de moins en moins dans le coup.  Lors du premier match retour de Bobby Hull à Chicago dans l’uniforme des Jets, il donna d’ailleurs une raclée à Fleming, son ex-coéquipier avec les Black Hawks. 

Il ne joua que 45 matchs en 1973-74, où ses résultats furent beaucoup moins intéressants et c’en fut fait de son aventure avec les Cougars.  Il continua par contre à jouer dans des ligues de bas calibre, comme la USHL et la Ligue Continentale jusqu’à 42 ans, continuant à se faire tabasser sans arrêt.

La suite fut encore plus pathétique.  Il eut de sérieux problèmes d’alcool.  Il eut aussi des épisodes de rage au volant où il alla même jusqu’à écraser la figure de l’autre conducteur sur le capot de sa voiture.  Il pourchassa l’arbitre lors d’un match de football de son fils.  Il fut accusé d’assaut avec un bâton de baseball dans un aéroport.

À la fin de sa vie, il souffrait de ce qui s’apparentait à de l’Alzheimer, en plus d’avoir subi trois crises cardiaques et de devoir aller en dialyse.  Il est décédé en juillet 2009, à l’âge de 73 ans. 

Sa famille fit alors don de son cerveau pour la recherche et il s’est avéré qu’il souffrait d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC ou CTE en anglais).  Selon les spécialistes, l’alcool et des problèmes comme ses trois crises cardiaques sont des facteurs qui aggravent les symptômes de l’ETC, comme la dépression, les sauts d’humeur incontrôlables (comme ceux de Fleming) et la perte de mémoire. 

Il est trop tard pour Fleming et il y a encore beaucoup à apprendre sur l’ETC, mais la recherche progresse. 



Sources : Joyce, Gare, The Devil and Bobby Hull, John Wiley & Sons Canada Ltd, 2011, p.231 à 239.

legendsofhockey.net, hockeydb.com.

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