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mardi 29 avril 2014

Gagner la Coupe... à grands coups de balai ou gagner la Coupe... sua fesse








À grands coups de balai

Le Canadien vient de balayer le Lightning de Tampa Bay. De fins observateurs ont remarqué qu'il s'agit du premier balayage du CH en série depuis l'an de grâce 1993. Mais jusqu'où doit on remonter pour un balayage complet des séries? C'est-à-dire, aucune défaite du premier match des séries jusqu'au lever du Saint Graal.

Il faut remonter à la glorieuse époque des 6 clubs. Plus précisément en 1960 où le Canadien avait successivement planté les Black Hawks et les Leafs. Les premières séries où on a vu un gardien masqué : Jacques Plante. Les dernières séries où on a vu le Rocket compter un but. Et, aussi, la dernière d'une série de 5 coupes Stanley consécutives. Record d'équipe qui n'a jamais été égalé. Même pas par le CH des années 1970, ni les Oilers des années 1980. Pour plusieurs, il s'agit de la meilleure équipe de la LNH, toute époque confondue.

Une seule autre équipe a réussi cet exploit de ne subir aucune défaite en séries éliminatoires : les Red Wings de 1952. L'époque de Gordie Howe, Terry Sawchuk, Ted Linsay, Red Kelly et Alex Delvecchio. Cette équipe peut se targuer d'avoir le meilleur rapport buts pour / buts contre. En effet, les Wings ont compté 24 buts pendant que Sawchuk en laissait passer 5. Soit 83%... un record!

(Commentaire ITFOR : Il s'agit d'ailleurs de la raison pourquoi on lance des pieuvres à Detroit, c'est lors de cette conquête qu'un poissonnier de Detroit a lancé la bibite à 8 pattes sur la glace afin de souligner les 8 victoires nécessaires pour gagner la Coupe Stanley... Ladite pieuvre avait été lancée au début des séries et les Red Wings ayant remporté )

Année
Équipe
V
D
% V
BP
BC
% BP
1960
Montréal Canadiens
8
0
1
29
11
0,73
1952
Detroit Red Wings
8
0
1
24
5
0,83
1949
Toronto Maple Leafs
8
1
0,89
28
15
0,65
1948
Toronto Maple Leafs
8
1
0,89
38
20
0,66
1946
Montréal Canadiens
8
1
0,89
45
20
0,69
1944
Montréal Canadiens
8
1
0,89
39
14
0,74



C'est bien beau, le temps des 6 clubs, de Duplessis, de la TV en noir et blanc, pis toute, pis toute... Mais, qu'en est-il depuis qu'on doit remporter quatre séries 4 de 7?
La plus grande domination est sans doute celle des Oilers de 1988. La dernière année de Gretzky chez les huileux. Sa dernière Coupe Stanley, aussi... Seulement 2 défaites lors des séries.

Année
Équipe
V
D
% V
BP
BC
% BP
1988
Edmonton Oilers
16
2
0,89
87
56
0,61
2012
Los Angeles Kings
16
4
0,8
57
30
0,66
1997
Detroit Red Wings
16
4
0,8
58
38
0,6
1995
New Jersey Devils
16
4
0,8
67
34
0,66
1993
Montréal Canadiens
16
4
0,8
66
51
0,56
2007
Anaheim Ducks
16
5
0,76
58
45
0,56
1992
Pittsburgh Penguins
16
5
0,76
83
63
0,57

Notez que dans les deux cas, celui des Oilers de 1988 et celui du Canadien de 1960, le capitaine devait quitter après avoir amené son équipe au faîte de sa gloire. Dans les deux cas, aussi, l'équipe si dominante avec son joueur étoile, perdait la Coupe l'année d'après...

Sua fesse...

À l'autre bout du spectre, quelle équipe a gagné la Coupe Stanley sua fesse? C'est-à-dire, en subissant le plus de défaites?

Les Bruins de 2011, l'année de Tim Thomas et les Hurricanes de 2006, l'année de Cam Ward détiennent conjointement le nombre record de 9 défaites pour un gagnant de la Coupe Stanley. Notez qu'ils ont tous deux débuté les séries en battant le Canadien. Dans les deux cas, le gardien a remporté le Conn Smythe.

Mais l'équipe gagnante de la Sainte Coupe qui détient le record du pire pourcentage de victoires, c'est le Canadien de 1971. 12 victoires, 8 défaites. L'année de l'entrée en scène de Ken Dryden. L'année où Henri Richard avait traité son coach, Al MacNeil, d'incompétent juste avant d'aller compter le but gagnant qui allait donner à son équipe une belle coupe... sua fesse!

Année
Équipe
V
D
% V
BP
BC
% BP
2011
Boston Bruins
16
9
0,64
81
53
0,6
2006
Carolina Hurricanes
16
9
0,64
73
60
0,55
2009
Pittsburgh Penguins
16
8
0,67
79
64
0,55
2003
New Jersey Devils
16
8
0,67
63
41
0,61
1991
Pittsburgh Penguins
16
8
0,67
95
68
0,58
1971
Montréal Canadiens
12
8
0,6
75
63
0,54



lundi 28 avril 2014

Baz Bastien



Après un passage avec les Marlboros de Toronto, Aldège ˮBazˮ Bastien, gardien originaire de Timmins, dans le nord de l’Ontario, se retrouva avec les Flyers de Cornwall de la Ligue Senior du Québec.  Il n’y sera par contre qu’une saison (1942-43), puisque sa carrière fut ensuite interrompue pendant deux ans, alors qu’il dut servir dans l’armée.  Bien que la guerre lui coûta une partie de sa carrière, elle lui créa aussi une opportunité.  À son retour, en 1945-46, Turk Broda (voir texte du 14 juillet 2011) n’était toujours pas disponible, ce qui créa une ouverture devant le filet des Leafs.  Bastien eut donc l’occasion de jouer cinq matchs dans l’uniforme bleu et blanc.  Suite au retour de Broda, il fut par contre par la suite assigné aux Hornets de Pittsburgh de la Ligue Américaine.
Il s’illustra dans la ville de l’acier, étant nommé au sein de la première équipe d’étoiles de la ligue en 1947, 1948 et 1949.  Au cours de ces deux dernières années, il se mérita également le nouveau Trophée ˮHapˮ Holmes, remis au gardien ayant la moyenne la plus faible.

C’est ainsi que sa séquence se termina, en même temps que sa carrière de joueur, puisqu’au camp des Leafs en 1949, il reçut un tir dans l’œil.  Les dommages étaient suffisamment sévères pour qu’on juge nécessaire de le lui retirer et de le remplacer par un œil de verre.

Au cours de la saison, on le nomma entraîneur des Hornets.  Ceci débuta une période où Bastien gravita dans l’environnement de l’équipe pendant quelques années.  Il devint par après directeur-gérant, puis on lui retira son poste, avant de revenir derrière le banc en 1953-54.  Par contre, en 1956, un projet de revitalisation du centre-ville de Pittsburgh (incluant la construction du futur Civic Arena) entraîna la démolition du Duquesne Gardens, domicile des Hornets.  La franchise fut donc suspendue jusqu’en 1961.  Bastien alla alors travailler pour les Bears de Hershey, où l’équipe remporta deux Coupes Calder.

En 1961, Bastien reprit du service avec les nouveaux Hornets, en redevenant leur directeur-gérant.  En 1961-62 et 1962-63, il vint également terminer la saison derrière le banc.  En 1966-67, il assuma à nouveau les deux rôles et il mena son équipe au titre de la Coupe Calder.  Néanmoins, ce triomphe ne l’empêcha pas de perdre son poste.  La LNH venait de procéder à sa première grande expansion, qui incluait l’ajout d’un club à Pittsburgh.  Les Hornets furent donc dissouts et les Penguins lui préférèrent Jack Riley, le dg des Americans de Rochester, comme premier directeur-gérant de leur histoire.

Bastien prit ainsi le chemin de Détroit, où il devint l’adjoint de Sid Abel, la légende des Wings devenue entraîneur et directeur-gérant.  L’équipe se trouvait par contre au début d’une longue traversée du désert et Abel perdit éventuellement son poste.  En 1974, Abel prit les rênes des nouveaux Scouts de Kansas City (voir texte du 10 janvier 2010), où Bastien le suivit.  Par contre, encore une fois, le succès ne fut pas au rendez-vous et l’expérience ne dura pas.

C’est finalement en 1976 que Bastien eut sa chance avec les Penguins, en devenant leur directeur-gérant.  Pendant cette période, l’équipe n’eut pas toujours énormément de succès, mais il fut tout de même nommé l’administrateur de l’année dans la LNH par le Hockey News en 1978-79.  Bastien avait par contre l’habitude d’échanger des jeunes ou des choix au repêchage contre des vétérans.

Bastien occupa ce poste jusqu’en mars 1983, alors qu’encore une fois, sa carrière fut écourtée.  À ce moment, il avait assisté à un événement de l’Association des journalistes de hockey.  Sur le chemin du retour, il eut un accident de la route, qui lui coûta la vie.  L’enquête révéla que, même s’il n’avait pas habitude de boire, son taux d’alcool dans son sang dépassait largement la norme permise.

Suite à son décès, deux trophées furent créés pour honorer sa mémoire.  Le Trophée Aldège ˮBazˮ Bastien souligne le travail du meilleur gardien de la Ligue Américaine (l’équivalent du Trophée Vézina pour la LNH).  Pour ce qui est du chapitre de Pittsburgh de l’Association des journalistes de hockey, ils ont créé un honneur remis au joueur des Penguins qui collabore le mieux avec les médias.

Sources:

“Pittsburgh’s Mr. Hockey – Aldege “Baz” Bastien” de James M. Kubus (pittsburghhockey.net),

“Bastien intoxicated as auto crash kills him” de Jim Gallagher et David Fink, Pittsburgh Post-Gazette, 16 mars 1983, p.1,

hockeydb.com, wikipedia.org.

dimanche 27 avril 2014

Les Polar Twins de Winston-Salem










Comme vous le savez, j'aime beaucoup les ligues éphémères avec des équipes tout autant éphémères avec des noms un peu débiles... Et si le tout est dans le sud des États-Unis, je jubile...

Voici donc les très éphémères Polar Twins de Winston-Salem (Caroline du Nord), équipe qui remplit tous ces critères d'appréciation...

Au cas où vous ne le saviez pas, en tout cas, moi je ne le savais pas, un "polar twin" est un type de jumeau. Je ne me tenterai pas trop de l'expliquer, me contentant de copier/coller un extrait de l'article de Wikipedia :


Polar twins (or "polar body twins"), where two sperm fertilize an ovum, one of the two fertilizing a polar body; or where an ovum splits into identical copies, one containing a polar body, prior to fertilization, allowing it to be fertilized by two different sperm.


Donc venant d'une ville que l'on appelle les "Twin Cities" et jouant un sport dit nordique, le terme Polar Twins était parfait pour une équipe de hockey... (Et vous savez que j'aime les équipes du sud des États-Unis qui "nordisent" leur nom...)

Ce qui me passionne encore plus avec cette équipe, c'est ce logo présenté ci-haut. En plus du côté cartoon qui a son cachet, c'est le lien plus ou moins direct avec un des produits ayant fait la popularité de cette ville qui m'a fait sourire la première fois que j'ai vu ce logo...



Cela fait donc un logo fort douteux qui ne passerait pas le test de nos jours...

Les Polar Twins ont évolué dans la Southern Hockey League, ligue née de la division de la légendaire Eastern Hockey League en deux, l'autre ligue étant la fameuse North American Hockey League, la fameuse ligue de Slapshot... Vous vous imaginez donc dans quel type de ligue les Polar Bears évoluaient...

C'est lors de la première saison de cette ligue en 1973 que les Polar Twins sont apparus. À l'époque l'équipe était le club-école de deux équipes de la WHA, les Oilers d'Edmonton et les fameux Golden Blades de New York/Knights du New Jersey... J'imagine que le voyage entre Edmonton et Winston-Salem devait être vraiment bien... Cette première saison fut d'ailleurs la seule où les Polar Bears étaient le club-école d'une équipe des "ligues majeurs".

Les Polar Bears furent une des 3 équipes qui jouèrent les 4 saisons de la ligue. En fait, la ligue disparut en plein milieu de la saison 1976-77 lorsque 4 équipes fermèrent les comptes en plein milieu de la saison... Ils étaient alors les bons derniers de la ligue...

En 2004, une nouvelle version des Polar Twins est apparue dans la fameuse Southern Professionnal Hockey League. Cette équipe ne joua qu'une seule saison et portait un logo un peu moins intéressant...
En fait, on ne dirait pas qu'il s'agit de jumeaux, comme un des ours est plus gros que l'autre... Et est-ce que ces ours ont des moustaches?

Deux ans après la disparition des Polar Twins 2.0, une autre équipe, les Cyclones de Twin City, représentaient Winston-Salem dans la SPHL et jouèrent deux saisons avant de disparaître...

Le logo était particulièrement atroce :



jeudi 24 avril 2014

Les capitaines : Chicago






Les Blackhawks de Chicago viennent au deuxième rang au nombre de joueurs ayant été nommés capitaines avec 34. L'équipe n'a pas toujours été stable comme aujourd'hui. Elle a connu plusieurs périodes sombres et d'innombrables saisons de reconstruction et on peut bien le voir ici en parcourant les nombreux capitaines qu'elle a eu durant son histoire.



1. Dick Irvin - 1926-1929
Irvin était un vétéran de plusieurs saisons dans plusieurs ligues de l'ouest canadien avant de se joindre aux Black Hawks de Chicago en 1926 à l'âge de 34 ans. Il fut nommé le premier capitaine de l'histoire de l'équipe et finit premier compteur de l'équipe. À sa deuxième saison avec Chicago, il eut une fracture du crâne qui mit éventuellement fin à sa carrière. Il fit le saut derrière le banc des Hawks et sera plus tard entraineur des Maple Leafs et surtout du Canadien, qu'il sortit de leur torpeur au début des années 40. Il fait partie du temple de la renommée et est troisième derrière Scotty Bowman et Al Arbour au niveau des victoires.

2. Duke Dukowski - 1929-1930
Wladislaw Laudas Jozef Dukowski, surnommé "Duke", fur capitaine l'espace d'une saison. Il joua auparavant dans différentes ligues dont la AHA et la WHL. Il fut envoyé aux American de New York en 1931 et termina sa carrière avec les Rangers en 1934.

3. Ty Arbour - 1930-1931
Arbour joua 1 saison avec les Pirates de Pittsburgh avant de s'amener à Chicago en 1927. Il succéda à Dukowski pour ce qui fut sa dernière saison dans la LNH en 1930-31 avant de terminer sa carrière dans les mineures en 1936.

4. Marvin "Cy" Wentworth - 1931-1932
Wentworth formait à l'époque un solide duo défensif avec un certain Taffy Abel et était un leader au sein des Blackhawks qui le nommèrent capitaine en 1931. Cependant, les Maroons de Montréal offrirent 10,000$ aux Blackhawks pour acquérir Wentworth qui stabilisa la défense des Maroons qui remportèrent la coupe en 1935. Il termina sa carrière avec les Canadiens en 1940.

5. Helge Bostrom - 1932-1933
Vétérans des ligues mineures, Bostrom fit son entrée dans la LNH à l'âge de 35 ans avec Chicago. Il sera capitaine pour seulement 18 matchs en 1932-33 avant d'être libéré par l'équipe. Il retourna dans les mineures et termina sa carrière en 1936.

6. Charlie Gardiner - 1933-1934
Un des meilleurs gardiens de but de son époque, Gardiner fut nommé capitaine suite à un vote unanime de ses coéquipiers au début de la saison 1933-34. Il est le deuxième gardien de l'histoire à être nommé capitaine et le seul à mener son équipe à la Coupe Stanley, remportée durant cette même saison 1934. Il avait cependant des problèmes d'infection aux amygdales depuis quelques années et il décéda en juin 1934, 2 mois après avoir gagné la coupe et un deuxième trophée Vezina. Il fut introduit au temple de la renommée en 1945.

7. Johnny Gottselig - 1935-1940
Après 5 capitaines consécutifs qui n'ont été en poste qu'une seule saison, les Blackhawks nommèrent Gottselig, le premier joueur né en Russie à jouer dans la LNH. Il occupa le poste de capitaine pour 5 saisons avant de passer 2 saisons dans la ligue américaine de 1940 à 1942. Il retourna à Chicago par la suite (mais ne sera plus capitaine) et jouera jusqu'en 1944. Il deviendra par la suite entraineur de l'équipe jusqu'en 1948. Il gagna 2 coupes avec Chicago comme joueur (1934,1938) et une comme administrateur (1961).

8. Earl Siebert - 1940-1942
Un joueur important de la conquête de la coupe Stanley en 1938, Siebert est malheureusement plus reconnu comme celui qui causa la blessure (et ensuite la mort) du légendaire Howie Morenz en 1937. Cet incident traumatisa Siebert mais il continua à jouer efficacement pour les Blackhawks jusqu'en 1945 et sera capitaine pour 2 saisons avant de laisser sa place. Il termina sa carrière dans la LNH avec les Red Wings en 1946. Il sera introduit au temple de la renommée en 1963.

9. Doug Bentley - 1942-1944, 1949-1950
Bentley en était à sa 4ème saison dans la LNH lorsque les Blackhawks le nommèrent capitaine en 1942. Il connut alors une explosion offensive et finit la saison avec 73 points, un record à l'époque. Il forma un excellent trio avec son frère Max pendant plusieurs saisons dans les années 40. Il eut deux termes de capitaine avec les Hawks où il joua jusqu'en 1951. Il quittera la LNH en tant que membre des Rangers en 1954 mais jouera au hockey jusqu'en 1962 dans la WHL. Il joignit le temple de la renommée en 1964.

10. Clint Smith - 1944-1945
Vétéran de 7 saisons avec les Rangers où il gagna la coupe en 1940, Smith joignit les rangs des Blackhawks en 1943 et connaitra ses meilleures saisons offensives avec eux. Il se retira de la ligue en 1947 et devint joueur entraineur dans la USHL. Martin a écrit un texte à son sujet que vous pouvez lire ici.

11. John Mariucci - 1945-1946, 1947-1948
Plus connu comme étant le "Parrain" du hockey au Minnesota, Mariucci était un des rares joueurs américains à s'établir dans la LNH à l'époque. En tout sa carrière dans la LNH ne dura que 5 saisons, toutes avec les Blackhawks, dont 2 en tant que capitaine. Il deviendra par la suite entraineur à l'université du Minnesota avec les Golden Gophers et entrainera un jeune Herb Brooks. Il sera aussi assistant au directeur général avec les North Stars de 1967 jusqu'à sa mort en 1987.

12. Red Hamill - 1946-1947
Hamill joua 7 saisons à Chicago après avoir passé plusieurs saisons à Boston sans pouvoir percer l'alignement. Il fut capitaine l'instant d'une saison entre deux termes de John Mariucci. Il joua jusqu'en 1951.

13. Gaye Stewart - 1948-1949
Joua pour 5 des 6 équipes "Original 6" pour un total de 10 saisons dont 3 avec Chicago. Benoit a écrit un article à propos de lui que vous pouvez lire ici.

14. Jack Stewart - 1950-1952
Stewart était un défenseur vétéran de 10 saisons avec les Red Wings lorsqu'il s'amena à Chicago dans un échange impliquant 9 joueurs, le plus gros de l'histoire à l'époque. Il venait de gagner la coupe avec les Red Wings l'année précédente et les Hawks le nommèrent immédiatement capitaine. Cependant les blessures eurent raison de lui et se retira après la saison 1951-52.

15. Bill Gadsby - 1952-1954
Gadsby joua 21 saisons et plus de 1200 matchs dans la LNH sans toutefois remporter la coupe Stanley. Il commença sa carrière avec Chicago où il joua de 1946 à 1954, étant capitaine pour 2  saisons avant d'être échangé aux Rangers. ll terminera sa carrière avec les Red Wings en 1966 et sera également entraineur avec Detroit de 1968 à 1970.

16. Gus Mortson - 1954-1957
Mortson était un des joueurs les plus détestés de son époque mais également un excellent défenseur qui remporta 4 coupes Stanley en 6 ans avec Toronto avant d"être échangé aux Blackhawks en 1952. Il succéda à Gadsby comme capitaine et occupa ce titre pendant 3 saisons. Il jouera aussi à Detroit et terminera sa carrière en 1967 dans les rangs mineurs.

17. Ed Litzengerger - 1958-1961
Capitaine lors du retour des Blackhawks en tant qu'équipe compétitive. Il remportera la coupe avec les Hawks en 1961. Excellent texte de Benoit à son sujet, je n'irai donc pas plus loin dans son cas.

18. Pierre Pilote - 1961-1968
Pilote fut le "pilote" de la défense des Blackhawks pour 13 saisons et deviendra le capitaine au plus long mandat de l'histoire de l'équipe en étant en poste pour 7 saisons complètes. Il gagna 3 fois le trophée Norris et sera nommé au temple de la renommée en 1975. Son numéro 3 fut retiré en 2008. Il est également originaire de Kénogami où il a maintenant une statue à son éffigie.

19. Pat Stapleton - 1969-1970
Après une saison 1968-69 sans capitaine suite au départ de Pilote, les Blackhawks nommèrent Stapleton comme capitaine. Il en était alors à sa 5ème saison avec l'équipe. Cependant les Blackhawks retirèrent la position de capitaine la saison suivante. Il n'y eut donc pas de capitaine dans l'équipe jusqu'en 1975. Stapleton pour sa part fit le saut de la LNH à l'AMH en 1973 avec les voisins des Blackhawks, les Cougars de Chicago. Il terminera sa carrière en 1978 avec Cincinnati, toujours dans l'AMH.

20. Pit Martin - 1975-1977
Martin fit partie d'un des échanges les plus inégaux de l'histoire alors que lui, Gilles Marotte et Jack Norris furent échangés des Bruins aux Blackhawks en retour de Phil Esposito, Ken Hodge et Fred Stanfield en 1967. Il fut le seul élément positif de cet échange pour les Blackhawks avec qui il marqua plus de 240 buts en 9 saisons. Il fut capitaine pour la saison 1975-76 et la saison suivante sera rejoint de deux autres co-capitaines. Autre texte de Martin ici.

21. Stan Mikita - 1976-1977
Une des grandes vedettes offensives des années 60 et 70, Mikita ne fut capitaine que pour une saison, titre qu'il partagea avec Martin et Keith Magnuson. Il joua toute sa carrière de 22 saisons avec les Blackhawks qui retirèrent son numéro 21 en 1980, le premier numéro retiré par l'équipe à l'époque.

22. Keith Magnuson 1976-1979
Magnuson était un des défenseurs les plus robustes et redoutables des années 70. Il passa toute sa carrière de 10 saisons avec les Blackhawks et sera capitaine pour trois saisons. Il partagera le titre avec Martin et Mikita pour la saison 1976-77 mais sera le seul capitaine pour les 2 saisons suivantes. Sa carrière prit fin en 1979 après une blessure au genou. Il connut une fin tragique en 2003 lorsqu'il fut impliqué dans un accident d'auto avec un ancien de la LNH, Rob Ramage, qui purgea d'ailleurs une peine de prison. Son numéro 3 fut également retiré en l'honneur de lui et Pierre Pilote en 2008.

23. Terry Ruskowski - 1979-1982
Ruskowski était un leader naturel qui avait connu de belles années dans l'AMH avant d'être réclamé par les Blackhawks lors de la fusion entre la l'AMH et la LNH. Il fut nommé comme successeur à Magnuson lors de la retraite de ce dernier et sera par la suite échangé aux Kings en 1982. Il sera également capitaine des Kings et plus tard des Penguins. En tout il aura été capitaine à 4 reprises dans sa carrière, étant également capitaine avec les Aeros de Houston dans l'AMH. Il est le seul à avoir été capitaine de 4 équipes différentes dans le hockey professionnel. Il prit sa retraite en 1988 avec les North Stars. Texte de Martin.

24. Darryl Sutter - 1982-1987
Le deuxième des frères Sutter à se rendre dans la LNH, Sutter fut nommé capitaine des Hawks à sa troisième saison professionnelle. Il passera le reste de sa carrière en tant que capitaine jusqu'à sa retraite prématurée à l'âge de 29 ans suite à de nombreuses blessures. Il deviendra par la suite un des meilleurs entraineurs de la ligue avec Chicago, San Jose, Calgary et maintenant Los Angeles où il gagna la coupe en 2012.

25. Bob Murray - 1985-1986
Lors des 3 dernières saisons de sa carrière, Sutter ne joua jamais plus de 50 matchs par saison. Bob Murray le remplaça durant quelques matchs en 1985-86. Murray était un vétéran défenseur de 10 saisons avec les Blackhawks avec qui il joua jusqu'en 1990. Il est maintenant directeur général des Ducks d'Anaheim.

26. Denis Savard - 1988-1989
Après une saison 1987-88 sans capitaine, les Blackhawks nommèrent Denis Savard, leur grande star offensive des années 80, comme capitaine. Durant ses belles années, il était le joueur le plus électrisant de la ligue mais l'arrivée de Mike Keenan comme entraineur lors de cette même saison 1988-89 marqua le début de la fin pour Savard à Chicago. Il réduisit son temps de glace, lui retira le "C" et l'échangea aux Canadiens à la fin de la saison 1989-90. Il reviendra à Chicago en 1995 et prit sa retraite 2 saisons plus tard. Son numéro 18 fut retiré en 1998.

27. Dirk Graham - 1989-1995
Graham hérita du "C" au profit de Savard lors d'une blessure à ce dernier lors de la saison 1988-89 et sera nommé capitaine à sa place la saison suivante. Cet attaquant défensif (qui gagna d'ailleurs le trophée Selke en 1991) joua auparavant 4 saisons au Minnesota avant de s'ammerner à Chicago en 1987. Il mena également l'équipe à la finale de 1992 contre les Penguins. Il prit sa retraite après la saison 1994-95 et sera temporairement entraineur de l'équipe en 1998-99.

28. Chris Chelios - 1995-1999
Obtenu en retour de Denis Savard à l'été 1990, Chelios était auparavant co-capitaine des Canadiens avec Guy Carbonneau. Il fut le choix logique pour succéder à Graham pour la saison 1995-96. Il gagna 2 trophées Norris avec les Blackhawks en 93 et 96 en plus d'être un invité annuel au match des étoiles. Alors que les Blackhawks était en reconstruction à la fin du siècle, il fut échangé aux Red Wings en 1999 où il gagna 2 autres coupes Stanley. Il continua sa longue carrière jusqu'en 2010 où à l'âge de 46 ans il joua quelques matchs avec les Thrashers avant de prendre sa retraite.

29. Doug Gilmour - 1999-2000
Gilmour fit un arrêt de 2 saisons à Chicago où il signa en tant qu'agent libre en 1998. Les Blackhawks espéraient qu'il pourrait aider la franchise à retrouver le chemin de la victoire mais ce ne fut pas le cas, l'équipe terminant dans les bas fonds du classement en 1999 et 2000. Il fut échangé aux Sabres en mars 2000.

30. Tony Amonte - 2000-2002
Amonte était le seul point positif chez les Blackhawks durant la dure période du tournant du siècle (il ratèrent les séries 9 fois en 10 ans de 1998 à 2008). Il était le pilier de l'attaque chez les Hawks, obtenant 6 saisons consécutives de plus de 30 buts dont 3 de 40 buts et plus. Après avoir réussi à entrer en séries en 2001-02 (une série expéditive de 5 matchs contre les Blues) Amonte signa en tant qu'agent libre avec les Coyotes de Phoenix.

31. Alexei Zhamnov - 2002-2004
Obtenu de Phoenix en retour de Jeremy Roenick en 1996, Zhamnov connut quelques bonnes saisons offensives au centre d'Amonte avant de remplacer ce dernier comme capitaine. Il est le 2ème joueur d'origine russe à avoir été capitaine de l'équipe après Johnny Gottselig. Il fut échangé aux Flyers en 2004 et termina sa carrière en 2006 avec les Bruins.

32. Adrian Aucoin  - 2005-2007
Ce défenseur offensif connut de bonne saisons avec les Canucks et les Islanders avant de signer avec Chicago au retour du lock-out de 2005. Il fut nommé capitaine de cette équipe moribonde mais ne joua que deux saisons décimées par les blessures avant d'être échangé aux Flames en 2007. Il termina sa carrière avec les Blue Jackets en 2012-2013.

33. Martin Lapointe - 2006-2008
Lapointe signa à Chicago en même temps qu'Aucoin en 2005 et remplaça ce dernier comme capitaine lorsqu'il fut blessé. Il sera le capitaine permanent suite au départ de Aucoin mais subira également le même sort que les 5 capitaines précédents et fut échangé aux Senateurs en février 2008. Il terminera la saison ainsi que sa carrière à Ottawa à la fin de cette saison 2007-2008.

34. Jonathan Toews - 2008----
Toews fut nommé capitaine de l'équipe à sa deuxième saison à l'âge de 20 ans seulement, le 3ème plus jeune de l'histoire de la ligue. Depuis ce temps il est le leader incontesté des Blackhawks qu'il aida à devenir une des meilleures équipes de la ligue, gagnant 2 coupes Stanley et 2 médailles olympiques. Il en est maintenant à sa 6ème saison comme capitaine et devrait éventuellement battre le record de Pierre Pilote et Dirk Graham qui détiennent le record de longévité de l'équipe avec 7 saisons en tant que capitaine.

mercredi 23 avril 2014

Le hockey au sens littéraire #2 - Jean Perron, Profil d'un vainqueur




Le fait que Jean Perron ait réussi à entrainer le Canadien de Montréal vers un championnat de la Coupe Stanley en 1986 m’a toujours laissé pantois. Né l’année suivant ce championnat, je n’ai eu conscience de l’existence de ce personnage alors qu’il n’entraînait plus depuis des lustres et qu’il en était réduit à occuper un rôle de commentateur d’expression plutôt gauche, pas nécessairement dans le sens politique du terme.

Environ à pareille date l’an dernier, un de mes bons amis, qui fréquente assidument l'annuel Solde des livres des Amis de la Bibliothèque de Montréal – un événement durant lequel cette dernière se déleste à très bas prix d’exemplaires superflus de livres mordant la poussière sur ses tablettes –, m'a fait parvenir un message texte qui se lisait à peu près comme suit : « J’ai trouvé une biographie de Jean Perron à 1$, je te l’offre! ». J’ai beau avoir une très sérieuse maîtrise en histoire derrière la cravate, me faire présenter un bouquin de ce genre me charmera toujours, tout autant que sa lecture.

Je n’avais aucun souvenir du lancement d’une telle biographie. Il faut dire que la publication de Jean Perron, Profil d’un vainqueur remonte quand même à l’an 2000. Rédigé à la première personne par un certain Étienne Marquis, à partir de propos recueillis par un autre quidam – Jean Bouchard celui-là –, le livre en question a été publié aux Éditions Trustar, qui était la société derrière le magazine 7 Jours jusqu’à son acquisition par Québécor. On est donc en droit de s’attendre à la lecture d’un ouvrage très savant.

En vérité, à travers ces pages, Jean Perron raconte très sobrement son parcours, ressassant ses souvenirs pratiquement tels qu'ils lui viennent en tête. Le tout est présenté de manière chronologique, soit de sa naissance en 1946 jusqu’à son bref séjour comme entraineur du Moose du Manitoba durant la saison 1996-1997 en passant évidemment par son tout aussi marquant que rocambolesque passage à la tête du Canadien entre 1985 et 1988. Heureusement, ou dirais-je plutôt, malheureusement, vu les attentes que j’avais à l’égard du personnage, je n’ai noté dans cet écrit aucune aberration linguistique ou syntaxique notable. À bien y penser, l’utilisation fréquente de points de suspension en fin de paragraphe, comme dans plusieurs ouvrages de ce genre d'ailleurs, finit par être agaçante pour l’œil…

Le passage de Perron comme entraineur-chef du Canadien occupe à l'évidence la plus belle part des pages de cette biographie. Il n’en demeure pas moins intéressant d’apprendre qu’il détient une maîtrise en éducation physique de l’Université d’État du Michigan (Michigan State University), malgré le fait qu’il provenait d’un milieu extrêmement modeste. Sa première expérience comme entraineur au hockey fut également dans le milieu universitaire à la tête des Aigles Bleus de l’Université de Moncton de 1972 et 1983. C’est ainsi qu’à son arrivée dans le monde du hockey professionnel, il fit, selon ses propres dires, l’objet d’une certaine méfiance. Il fut en effet étiqueté comme un universitaire, dans le sens plutôt péjoratif du terme, dans un monde où l’intellectualisme n’était effectivement pas des plus valorisés. C’est une étiquette que je n’aurais certes pas cru lui voir être attribuée avant de commencer cette lecture.

Suite à son long stage à l’Université de Moncton, Perron devint entraineur adjoint de l’Équipe olympique canadienne en 1984, juste assez longtemps pour se rendre compte que l’entraîneur-ef Dave King – qui fut l’adjoint d’Alain Vigneault avec le Canadien au tournant des années 2000 – n’était pas des plus francophiles. C’est après les Olympiques d’hiver de Sarajevo qu’il a été invité à se joindre au Canadien en tant qu’entraineur-adjoint à Jacques Lemaire pour la saison 1984-1985. Il avait été également sollicité par les Nordiques de Québec. Pour la petite histoire, il semblerait que Michel Bergeron ne voulait rien savoir de cet « intellectuel du hockey ». Comme quoi il n’en faut que très peu pour être considéré comme un docte par rapport au Tigre.

Il n’était pas prévu que Perron devienne entraineur-chef du Canadien à court terme. Cela se produisit pourtant dès l’aube de la saison 1985-1986, suite à la démission surprise de Lemaire. Perron soutient avoir été le premier surpris de la tournure des événements, et il sentit que ses joueurs le furent tout autant. Ses premiers mois à la tête du club ne furent pas des plus reposants, l’équipe ne produisant pas à la hauteur des attentes espérées, tandis que les joueurs étaient plutôt indisciplinés. Certains chroniqueurs sportifs se mirent même à exiger sa rétrogradation à peine quelques semaines après son entrée en poste. Perron souleva toutefois la Coupe Stanley au mois de juin suivant. Il en fut encore une fois le premier surpris.

Avec un championnat en poche, Perron a jugé qu’il avait les coudées franches pour imposer ses vues « d’universitaire » dans la culture du Canadien. Il s’entoura, entre autres, d’un psychologue sportif et d’un nutritionniste pour optimiser les performances de ses joueurs, de même que d’un informaticien pour développer un système de compilation des statistiques, tout en se référant activement à la technologie vidéo, ce qui était plutôt avant-gardiste en 1986. Son emploi n’est pas devenu une sinécure pour autant. L’essentiel de son équipe était composée de jeunes loups difficiles à garder en laisse. La pression médiatique croissait quant à elle en cette seconde moitié des années 1980, alors que les journalistes se mirent à épier jusque dans le détail même les entrainements de l’équipe.

À peine un an après avoir remporté la Coupe Stanley, Perron admet que la cohésion de son équipe s’était déjà altérée et qu’il a eu du mal à renverser cette tendance. Claude Lemieux, Petr Svoboda, Chris Chelios et Shayne Corson, entre autres, lui en firent voir de toutes les couleurs. À l’été 1988, il apprit en pleines vacances en Guadeloupe, par l’entremise de journalistes l’ayant retracé, que le Canadien n'allait pas renouveler son contrat. Le directeur général Serge Savard lui avait pourtant promis de lui faire signer une nouvelle entente à son retour de voyage. Il en a résulté une conférence de presse totalement surréaliste où Perron a soutenu ne pas trop savoir s’il avait été congédié ou s’il avait été « démissionné ».

Perron affirme que ce non-renouvellement de contrat visait en vérité à faire de lui le bouc émissaire pour les frasques commises par certains de ses joueurs. Ces incartades avaient causé de sérieux remous au sein de la très haute direction du club – lire ici : le président Ronald Corey – qui tenait au maintien de l’aura de respectabilité de la Sainte-Flanelle. Il juge que cela ne peut être que la seule explication étant donné que l'équipe avait maintenu une fiche plus qu’honorable lors de ses trois saisons de gouverne. Il admet tout de même que sa présence à la tête du club n’a jamais fait l’unanimité en raison de sa réputation « d'intellectuel ». Perron considère même que Pat Burns, qui lui a succédé et qui était pourtant un ancien policier, n’a pas su être meilleur que lui au plan de la discipline. N'apprivoise pas Shayne Corson qui veut.

Perron ne tarda toutefois pas à retomber sur ses pattes en étant engagé dès le mois de juin suivant comme adjoint au directeur général des Nordiques, avant d'être nommé entraineur-chef de l'équipe au mois de décembre de la même année. Il estime que sa décision de joindre l’équipe de Québec fut l’une des plus regrettables de sa carrière. L’équipe était alors en pleine déroute et la direction n’aurait pas suivi ses conseils à l'effet qu'il valait mieux d'échanger quelques gloires, tels Stastny et Goulet, tandis qu’ils avaient encore une valeur marchande. Il fut soi-disant vivement critiqué pour avoir remis en question la place de ces intouchables, tant au sein de ses troupes que du côté la direction du club et des médias. Après seulement une demi-saison plutôt chaotique à la barre des Nordiques, il fut tassé à la faveur du grand retour de Michel Bergeron, qui revenait d'un passage avec les Rangers de New York. Perron note, non sans satisfaction, que Bergeron n’a pas fait mieux que lui, sinon pire. Décidément, « après moi le déluge » semble être sa maxime.

C’est suite à son passage avec les Nordiques que Perron a entamé la carrière médiatique grâce à laquelle il a laissé sa marque avec ses fameux « perronismes ». Il n’insiste pas trop sur ce dernier sujet, préférant rappeler les divers scoops qu’il a débusqués et la compétition féroce qu’il a encore une fois livrée à Bergeron, cette fois-ci dans l’arène radiophonique. Il consacre malgré tout un petit chapitre aux « perronismes ». Il soutient que ceux-ci ont été plutôt montés en épingle par des journalistes et des humoristes pour ridiculiser les « joueurnalistes » qui étaient de plus en plus présents dans les médias sportifs québécois au début des années 1990. Perron y voit une forme de jalousie chez ces gens formés en communication, ce qui n’était pas son cas, tient-il à le rappeler pour sa défense.

Tout compte fait, la lecture de Jean Perron, Profil d’un vainqueur – quel titre de champion – m’a permis de découvrir un homme de hockey doté d’un entendement que je ne soupçonnais point à l’écoute d’extraits radio et télévisuels décousus le mettant en vedette. Produit du monde universitaire, Perron est arrivé à la tête du Canadien muni de nouvelles idées pour optimiser les performances de ses joueurs, ce qui a visiblement fait école. Néanmoins, sa propension évidente à rejeter la faute sur l’un et sur l’autre, pour éviter de se remettre en question lui-même, lui a certainement coûté une carrière d’entraîneur plus longue au sein de la LNH. Peut-être est-il devenu trop rapidement calife à la place du calife, et également champion par dessus le marché. Une telle tête de hockey aurait sans doute pu être un excellent entraineur adjoint se dévouant au développement des joueurs plutôt qu'à la discipline, un aspect du métier qu'il n'a jamais vraiment maîtrisé.

Cela étant dit, le Solde des livres des Amis Bibliothèque de Montréal 2014 se déroulera du 26 avril au 4 mai à l’aréna Étienne-Desmarteau. Si vous tombez à tout hasard sur une obscure biographie d’un personnage du monde du hockey, vous me savez preneur. 

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Bonus : Mon « perronisme » favori, Jean Perron qui déclare le plus sérieusement du monde que les Russes sont « difficiles à pénétrer » à la défunte émission L'Attaque à cinq - le successeur oublié de 110%. Justement, on ne le voit et ne l'entend plus beaucoup depuis la fin de ce programme. Ça ne doit pas être de sa faute...