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dimanche 11 janvier 2015

Retour sur le Championnat mondial junior








Le championnat mondial junior, qui se déroulait en partie à Montréal, s’est terminé il y a quelques jours et le bilan qui en a été fait est mitigé.  Je crois qu’il faut mettre les choses dans le contexte.
 
Au fil des années, TSN / RDS ont fait un très bon travail pour mousser l’intérêt pour cette compétition qui, avouons-le, a l’avantage de se dérouler pendant une période creuse pour la télévision sportive.  La stratégie est tout à fait valable.  Le tournoi (que j’aime bien) est en fait une combinaison d’un match des étoiles des meilleurs espoirs et d’un tournoi international.  On peut donc suivre son équipe nationale ou les meilleurs espoirs de son club préféré.
Artturi Lehkonen, choix de 2e ronde du CH
 
Au niveau des diffuseurs, bien qu’ils aient sûrement augmenté au fil des années, à l’origine, les droits de diffusion payés ne devaient pas être astronomiques.  Il y a bien des frais de déplacements, qui peuvent être importants lorsque l’action se déroule en Europe, mais qui sont beaucoup moindres lorsque le tournoi est disputé à proximité.
 
Avec les années, l’intérêt grandit (encore plus du côté du Canada anglais).  Le tournoi a déjà eu lieu à Red Deer.  Il serait toutefois étonnant qu’il y retourne, puisqu’il a maintenant besoin de bassins de population et d’arénas plus importants.
 
Il ne faut toutefois pas se leurrer.  S’il soulève de telles passions ici, ce n’est pas autant le cas ailleurs.  L’an dernier, en Suède, la moyenne d’assistance par match a été de 4654.  L’année précédente, en Russie, la moyenne a été de 3554.  Cette année, à Montréal et Toronto, 12 212.  C’est pourquoi Hockey Canada a réussi à convaincre la Fédération internationale de tenir son tournoi au Canada aux deux ans.  (Et la dernière fois qu’il a eu lieu aux États-Unis, c’était à Buffalo et l’aréna était rempli de canadiens.)
 
Cette année, Hockey Canada a vu grand, en situant le tournoi dans les deux plus importants marchés au pays, Toronto et Montréal.  Et il a été un peu trop arrogant.
 
Il y a eu plusieurs commentaires (tout à fait justifiés, en ce qui me concerne) au sujet du prix des billets.  71$ pour un billet en haut dans les bleus pour voir le Canada (junior) botter le derrière de la Slovaquie, c’est plus que l’équivalent pour les Canadiens (pourtant les deuxièmes billets les plus chers de la ligue).  Pas si surprenant qu’il y avait des milliers de bancs vides.  Le président de la Fédération internationale, René Fasel, a d’ailleurs avoué candidement qu’à ces prix, il n’y aurait personne en Europe.
 
Mais la période prolongée où seulement la vente en forfait était disponible n’est pas à ignorer non plus.  Pour être prêt à payer des prix prohibitifs pour treize matchs de niveau junior, dans le temps des fêtes en plus, il faut vraiment être mordu.  Certains se sont dits qu’ils paieront, mais qu’en vendant les billets de matchs moins intéressants, le coût baissera et qu’il y aura moyen malgré tout "d’avoir une vie" pendant le temps des fêtes.  Sauf que le mot s’était passé que les billets étaient hors de prix et plusieurs ont passé à autre chose.  Avec comme résultat que ceux qui tentaient d’écouler leurs billets excédentaires sont ou restés avec, ou ont dû les brader à des prix dérisoires, surtout pour les matchs n’impliquant pas le Canada.  Les sites de revente en étaient pleins.
 
Mais malgré tout cela, le tournoi a connu un beau succès, avec les troisièmes meilleures assistances de son histoire (derrière deux autres éditions qui ont eu lieu en sol canadien).  Le volet torontois a attiré plus de gens (malgré qu’on devait y acheter un total de 19 matchs en forfait), mais Montréal n’a pas à rougir.  La compétition n’a tout simplement pas atteint les attentes démesurées de Hockey Canada.  Par contre, ces chiffres seront tout de même de beaucoup supérieurs à ceux qu’obtiendra Helsinki (qui n’est pourtant pas un bled perdu ou un marché étranger au hockey) l’an prochain.


Le journaliste finlandais Juha Hiitelä ne se fait pas d'illusion quant aux foules qui se rendront aux matchs dans son pays l'an prochain.  Le "Swiss dentist", c'est René Fasel, le président de la FIHG.
 

Les suggestions quant au retrait complet de Montréal pour 2017 (alors que le tournoi reviendra à Montréal et Toronto, mais cette fois avec la ronde des médailles à Montréal) m’ont fait sourire.  Si la compétition a lieu au Canada à tous les deux ans, qu’on veut des marchés d’importance et qu’on fait la fine bouche sur Montréal, que restera-t-il?  Les marchés de cette taille ne sont pas si nombreux au pays et si on le tient à répétition en Alberta par exemple  (qui l’a eu en 2012), il risque de perdre un certain cachet.
 
L’ex-entraîneur Tom Renney, arrivé à la tête de Hockey Canada en juillet 2014, a réitéré son intention de tenir la compétition comme prévue à Montréal.  C’est une bonne chose.  Mais Hockey Canada devra non seulement faire preuve de modestie, mais aussi le claironner haut et fort.  Sinon, ceux qui ont acheté des forfaits (à peine deux ans auparavant) et qui ont été pris avec des billets invendus risquent d’y penser deux fois.  Et ceux qui ont renoncé à y assister en raison des prix trop élevés risquent de demeurer avec la même perception.

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