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lundi 16 mars 2015

Escapade à Uniondale







J’ai eu l’occasion samedi dernier d’aller voir les Canadiens remporter une victoire de 3-1 contre les Islanders à Uniondale. Il s’agit de la dernière saison au Nassau Coliseum.

Sur place, il y avait une bonne foule, bien qu’il y avait quand même quelques bancs vides. Par contre, il y avait dans le groupe un nombre important de partisans du tricolore. Sans eux, les gradins auraient été un peu dégarnis, malgré une bonne saison de l’équipe locale. Il faut néanmoins dire que les partisans des Islanders n’ont pas été choyés depuis de nombreuses années et ce, après des années fastes.

Les Islanders sont nés en 1972, alors que la LNH voulait couper l’herbe sous le pied de la nouvelle AMH. Elle décida donc d’octroyer une franchise pour occuper l’aréna qu’on construisait au milieu de nulle part sur Long Island avant que l’AMH ne le fasse.

L’équipe, très bien gérée par Bill Torrey et dirigée par Al Arbour derrière le banc, devint compétitive très rapidement. Dès sa troisième saison, elle se retrouva en demi-finale. Elle atteint d’ailleurs au minimum ce stade neuf fois en dix ans, période qui culminera bien sûr avec les quatre Coupes Stanley consécutives, de 1980 à 1983.

Les Islanders eurent ensuite une normale baisse de régime, mais ils eurent tout de même un minimum de succès. Par contre, il y eut ensuite une fracture drastique en 1994, période qui correspond au départ d’Al Arbour. Mais c’est surtout l’arrivée de Mike Milbury comme directeur-gérant en 1995 qui fit d’eux une organisation complètement grotesque.

Depuis ce temps, l’équipe a raté les séries 14 fois en 19 ans. De son côté, Milbury, avec l’équipe jusqu’en 2006, s’est distingué avec une multitude d’échanges absurdes. Mentionnons entre autres le fait de littéralement donner Roberto Luongo aux Panthers, pour faire de la place à Rick DiPietro, repêché premier devant Dany Heatley et Marián Gáborík en 2000. Histoire de ne pas s’arrêter en si bon chemin, Milbury lui accorda plus tard un affreux contrat de 15 ans. DiPietro ne vit pas la fin du contrat, puisque l’équipe le laissa aller en 2013.

Mentionnons également l’échange de deux jeunes joueurs, Todd Bertuzzi et Bryan McCabe, contre un Trevor Linden qui ralentissait. Jean-Pierre Dumont a quitté Long Island contre presque rien. Mais c’est sans doute avec l’acquisition de l’éternel insatisfait Alexeï Yashin que Milbury s’est surpassé. Pour l’obtenir, il offrit Zdeno Chára et un choix qui devint Jason Spezza. Ai-je besoin de rappeler que l’horrible contrat de dix ans (87,5M$) accordé à Yashin a été racheté en 2007 pour la bagatelle de 17,63M$?

La mauvaise gestion ne s’arrête pourtant pas là. L’imprévisible propriétaire Charles Wang a travaillé longtemps sur un ambitieux projet immobilier qui aurait permis aux Islanders de quitter le désuet Nassau Coliseum. Comme le projet ne verra finalement pas le jour, il a donc dû se résigner à devenir locataire du Barclays Center, le nouveau domicile des Nets de Brooklyn de la NBA. Par contre, comme Wang, trop occupé avec son projet immobilier, ne s’est jamais mêlé de l’élaboration des plans, l’amphithéâtre n’a pas été prévu pour le hockey. Les Islanders se retrouveront donc avec un aréna presque neuf, mais peu adapté à leurs besoins. Il présentera l'une des plus petites capacités de la ligue (15 795 places), avec certains sièges inutilisables pour cause de vue obstruée.

En se rendant voir un match des Islanders et en observant les chandails que portent les partisans, on peut voir les différentes époques de l’histoire de l’équipe. On retrouve évidemment beaucoup de chandails des bons jeunes joueurs qu’on retrouve finalement avec l’équipe, John Tavares en tête.

John Tavares
Kyle Okposo
Travis Hamonic

On en retrouve encore des années glorieuses, bien que ceux qui les portent grisonnent.

Mike Bossy
Denis Potvin
Billy Smith

On en retrouve aussi des années de transition.

Pierre Turgeon
Mike Peca

Malgré les années de misère, certains continuent de porter les chandails des joueurs qui symbolisent cette période noire. Admettons qu’on puisse presque prendre en pitié le fragile DiPietro, mais Yashin? En plus d’être impossible à satisfaire, il a coûté une fortune à l’équipe, autant en talent qu’en argent et ce, pour des résultats au mieux en dents de scie. Il est la figure emblématique de tout ce qui ne va pas avec les Islanders. C’est pire qu’un partisan des Canadiens qui porterait un chandail de Gomez…

Rick DiPietro
Alexeï Yashin
Même l'éphémère Thomas Vanek (47 matchs avec les Isles), qui a coûté un choix de 1ère ronde et un de 2e au prochain repêchage

Par contre, il faut croire qu’il faut une bonne dose d’autodérision pour être partisan d’une équipe aussi bouffonne qui, après avoir été la risée de la ligue, vend encore aujourd’hui des chandails avec le logo du capitaine

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