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lundi 12 décembre 2016

Frank Beaton



Le chemin de Frank Beaton vers les grandes ligues a été plutôt tortueux. Après avoir joué dans sa Nouvelle-Écosse natale, il se retrouva dans la Ligue junior du sud de l’Ontario pendant deux ans. Pourtant pas si imposant (5 pi 10, 175 lbs), Beaton se fit une réputation de dur et passa de nombreuses minutes sur le banc des punitions.

Même pas dans l’une des meilleures ligues juniors, il n’attira évidemment pas l’attention des équipes de la Ligue nationale et ne fut pas repêché.

Dans cette période où la LNH prenait de l’expansion rapidement et où l’AMH venait de débuter ses activités, la demande pour des joueurs de hockey était tout de même forte et comme nous étions dans les belliqueuses années 1970, c’était particulièrement le cas pour les bagarreurs. Après un camp infructueux avec les Flames d’Atlanta, Beaton passa les saisons 1973-74 et 1974-75 avec les Generals de Flint de l’IHL.

L’année suivante, après avoir débuté la saison avec les Gulls de Hampton et battu le record de minutes de pénalités par saison de la Southern Hockey League en à peine 30 matchs, Beaton fut rappelé par les Stingers de Cincinnati de l’AMH. Pendant son séjour de 29 matchs, avant de retourner à Hampton, Beaton a été impliqué dans un incident hors glace. Alors qu’il était allé faire le plein, le pompiste aurait renversé de l’essence sur sa précieuse corvette. Il s’en suivit une engueulade, jusqu’à ce que le pompiste agrippe un démonte-pneu. Toutefois, Beaton n’a pas eu besoin d’aucun instrument pour amocher le pompiste, qui porta plainte.

L’année suivante, Beaton s’alignait avec les Oilers d’Edmonton. Lors de leur premier voyage à Cincinnati, à la fin du match, des policiers confondirent Beaton avec le descripteur des Oilers. Lorsque ce dernier avertit Beaton, celui-ci fit en sorte de se camoufler dans un sac d’équipement, qu’on chargea et qui lui permit d’échapper aux policiers.

En 1977-78, il signa avec les Bulls de Birmingham, une équipe de bagarreurs dirigée par Glen Sonmor. Lorsqu’il fut rappelé, il fut aussitôt impliqué dans le massacre de l’Action de grâce, pour ses talents pugilistiques bien sûr.

À son retour à Cincinnati, dans l’uniforme des Bulls cette fois, les forces de l’ordre ne prirent pas de chance et ils se présentèrent à leur banc pendant la première période. Beaton alla alors vers le vestiaire pour se cacher. Les policiers finirent par lui mettre le grappin dessus, et il fut emmené en prison. Avant de quitter, on lui permit tout de même de prendre une douche, mais comme Beaton s’était déjà défilé, ils ne voulurent pas lui laisser terminer son match.

Rick Dudley des Stingers lui apporta de la nourriture, puis Jacques Demers, avec Cincinnati à ce moment, vint verser sa caution, comme quoi les relations entre adversaires n’étaient pas si mauvaises.

À l’été 1978, l’entraîneur des Broad Street Bullies, Fred Shero, quitta Philadelphie pour déménager à New York et diriger les Rangers. Sans surprise, il voulut rendre les Blueshirts plus robustes et il signa entre autres Beaton. Ce dernier joua peu (25 matchs en deux ans), mais ceci lui permit de goûter à la LNH et même de marquer un but, à Vancouver, contre les Canucks. Par contre, il passa plus de temps dans la Ligue américaine, avec les Nighthawks de New Haven. Il faut dire que c'est ce qu'il a fait tout au long de sa carrière, la navette entre le grand club et les ligues mineures.

Il termina finalement sa carrière dans la Ligue centrale, avec entre autres Birmingham, où il avait joué du temps de la maintenant défunte AMH.

À la fin de sa carrière, celui qu’on surnommait ″Seldom″ (rarement) s’était battu tellement fréquemment et on lui avait recousu les lèvres tellement souvent que la chair s’était épaissie, au point de rendre difficile de lui insérer l’aiguille pour le recoudre, ce qui rendait la chose évidemment encore plus douloureuse.

Établi depuis en Alabama, Beaton fit un retour dans le monde du hockey, lorsqu’il devint l’adjoint de Garry Unger, derrière le banc des Slammers de l’Alabama de la WHA2.

(Le nom ″Slammers″ est plutôt particulier, puisque d’abord, un Slammer est une prison. Et puis un Alabama Slammer est un cocktail à base d’amaretto, de Southern Comfort, parfois de sloe gin, complété par du jus d’orange.)

L’aventure a duré un an, tout comme la ligue.

Sources:
Willes, Ed, The Rebel League, the short and unruly life of the World Hockey Association, McClelland & Stewart, 2004, p.1, 122-123, 199,
″Top 10 Toughguys″ de Murray Greig, 5 janvier 2007, Edmonton Sun (slam.canoe.com), ″Frank ″Seldom″ Beaton″ de Mark Malinowski, 28 août 2011, The Hockey News (thehockeynews.com), hockeydb.com.

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