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jeudi 24 août 2017

Trêve de hockey #91 - Grover Cleveland Alexander








Né en 1887, les parents de Grover Cleveland Alexander choisirent de prénommer leur fils en l’honneur du président des États-Unis en poste à l’époque, le démocrate Grover Cleveland (le seul à remplir deux mandats non consécutifs à la présidence).
 
Après une bonne saison à Syracuse dans la Ligue New York State en 1910, où il remporta 29 matchs, son contrat fut racheté par les Phillies de Philadelphie pour 500$.
 
À son arrivée, son gérant voulut le tester en l’envoyant lancer un match présaison contre les puissants Athletics de Connie Mack, champions de la Série mondiale et qui jouaient à l’époque également à Philadelphie.  Alexander répondit en lançant cinq manches, sans donner ni point, ni coup sûr ou but sur balles.  Cette performance s’avéra annonciatrice de ce qui allait suivre, puisqu’il termina sa saison recrue avec une fiche de 28-13.  Son total de 28 victoires constitue toujours un record pour une recrue.
 
Nullement impressionné, il lança au cours de cette même année un marathon de 12 manches, qu’il remporta 1-0 contre Cy Young, dans ce qui fut finalement le dernier match dans les majeures de celui-ci.
 
Bien qu’au sein d’un club qui n’était pas une puissance, Alexander domina les monticules de la Ligue nationale, tout en lançant une quantité impressionnante de manches.  Au cours de ses sept premières années dans la ligue, il fut celui qui lança le plus de manches à six reprises.  En 1915, 1916 et 1917, il termina en tête de la Ligue nationale pour les manches lancées (376, 390, 387), les victoires (31, 33, 30), la moyenne de points mérités (1,22, 1,55, 1,83), les retraits sur trois prises, les matchs complets et les blanchissages.
 
En 1917, il lança un programme double et remporta les deux matchs.
 
À la fin de cette saison exceptionnelle, il apprit qu’il avait été échangé aux Cubs de Chicago avec son receveur, Bill Killefer, contre deux joueurs et 60 000$ (120 fois le prix payé initialement pour ses droits).  Les Phillies avaient désespérément besoin de cet argent…
 
Il ne demeura toutefois pas longtemps dans la ville des vents puisqu’après seulement trois matchs, il fut conscrit.  Sergent dans l’artillerie, il combattit en France et en revint complètement transformé.  Il faut dire qu’à cette époque, la notion de syndrome de stress post traumatique était inconnue. 
 
Il fut exposé au gaz moutarde et devint partiellement sourd.  Il se mit également à souffrir d’épilepsie et à boire abondamment.  Souvent, on confondit le premier problème avec le deuxième, alors qu’au fond, ils étaient fréquemment reliés.  Son alcoolisme le poursuivit jusqu’à la fin de sa vie.
 
Alexander demeura tout de même un lanceur efficace (il remporta entre autres 27 victoires en 1920), mais pas autant qu’à ses années à Philadelphie.  Le gérant des Cubs Joe McCarthy finit par se lasser de ses écarts de conduite et en 1926, il affirma que tant qu’à être un club de dernière place, les Cubs seraient mieux sans celui qu’on surnommait « Old Pete ».  Alexander fut donc libéré et il se retrouva alors avec les Cardinals de St-Louis, où son vieux comparse, Bill Killefer, était entraîneur.
 
Les Cards se rendirent en Série mondiale et Alexander remporta les matchs 2 et 6.  La veille du match 7, il passa une nuit des plus arrosées.  En septième manche, St-Louis menait 3-2, mais avec deux retraits, les Yankees avaient rempli les buts.  Lorsque le lanceur des Cards développa une ampoule, le gérant Roger Hornsby décida de faire appel à Alexander, malgré qu’il ressentait toujours les vapeurs de la veille.  Ce dernier retira Tony Lazzeri sur trois prises et lança les deux dernières manches.  Pour clore le match, Babe Ruth fut retiré en tentative de vol.  Après avoir été du côté des perdants en 1915, Alexander a ainsi remporté sa seule Série mondiale.  Les Cardinals y retournèrent en 1928, mais ils furent battus par ces mêmes Yankees.
 
Sa consommation d’alcool finit par user Alexander et après une dernière saison avec les Phillies en 1930, sa carrière dans les majeures prit fin.  Avec une fiche globale de 373-208, il possède le troisième plus haut total de victoires de l’histoire des Ligues majeures, à égalité avec Christy Mathewson.  Il fut élu au Temple de la renommée en 1938.
 
Il joua ensuite jusqu’en 1940 pour l’équipe de la House of David, une équipe semi-pro reliée à une communauté juive.  Sa vie après les majeures fut par contre marquée par la pauvreté.
 
Il mourut en 1950, à l’âge de 63 ans.
 
En 1952, Hollywood s’empara de son histoire et en fit un film romancé, The Winning Team.  Étrangement, celui qui portait un prénom inspiré d’un président américain fut interprété par Ronald Reagan, qui devint éventuellement également président.  Son épouse fut de son côté interprétée par Doris Day.
 
En 2001, il fut honoré par les Phillies, sans toutefois qu’on retire son numéro, puisqu’à cette époque, il n’en portait pas.
 
Sources : 
 
Reidenbaugh, Lowell, Baseball’s Hall of Fame, Cooperstown, Where The Legends Live Forever, Arlington House, 1988, p.12-13,
 
“Old Pete”: How Grover Cleveland Alexander got his nickname” de Lenny DiFranza, (baseballhall.com), wikipedia.org.

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