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vendredi 28 mars 2025

Histoires de coupes: 1995

 




Chaque édition de champions qui se retrouve inscrite annuellement sur le trophée comporte son lot d'histoire et de petits détails fascinants. Il y a bien sûr des joueurs vedettes que l'on reconnait inévitablement, mais moi, ce que je préfère, ce sont évidemment les joueurs no-names ou ceux que je ne me souvenais pas qu'ils avaient joué avec l'équipe ou même qu'ils avaient gagné la coupe. Parfois aussi, ce sont les membres du staff qui me fascinent. 

Donc, au cours du texte, je porte mon choix sur un ou deux joueurs qui détonnent du lot par leur présence.

Aujourd'hui, après une pause de quelques mois, revoici la suite avec les Devils de 1995.

Chapitres précédents: 1990, 1991, 1992, 1993, 1994


 

Joueurs: Neal Broten, Jim Dowd, Brian Rolston, Bobby Holik, Sergei Brylin, Bob Carpenter, Randy McKay, Mike Peluso, Bill Guerin, John MacLean (A), Tom Chorske, Danton Cole, Claude Lemieux, Valeri Zelepukin, Stéphane Richer, Scott Stevens (C), Ken Daneyko, Tommy Albelin, Chris McAlpine, Bruce Driver (A), Scott Niedermayer, Kevin Dean, Shawn Chambers, Martin Brodeur, Chris Terreri

Staff: John J. McMullen (Owner/Chairman/Governor), Peter McMullen (Vice President), Lou Lamoriello (President/General Manager), Jacques Lemaire (Head Coach), Jacques Caron (Goaltender Coach), Dennis Gendron (Asst. Coach), Larry Robinson (Asst. Coach), Robbie Ftorek (AHL Coach), Alex Abasto (Asst. Equipment Manager), Bob Huddleston (Massage Therapist), Dave Nichols (Equipment Manager), Ted Schuch (Medical Trainer), Mike Vasalani (Strength-Conditioning Coach), David Conte (Director of Scouting), Milt Fisher (Scout), Claude Carrie (Scout), Dan Labraaten (Scout), Marcel Pronovost (Scout)

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D'abord pour les quelques faits divers cocasses et/ou semi-intéressants de cette finale, et bien il s'agissait de la première fois depuis 1980 (New York vs. Philadelphie) que la finale se disputa entièrement dans le même fuseau horaire. Heille on peut pas dire que je ne vous apprends jamais rien...

Il s'agissait également de la première de 9 finales consécutives à ne pas avoir une équipe canadienne dans les finalistes, ce qui demeure le record à ce jour, qui fut toutefois égalé par l'écart entre la présence en finale des Canucks en 2011 et celle du Canadien en 2021. Avant cet écart 1995-2004 (Flames vs. Lightning), le maximum avait été de seulement deux saisons et ce depuis la création du trophée en 1893.

Aussi comme la saison 1994-1995 avait dû être écourtée à seulement 1995 à cause du lock-out, la victoire des Devils fut retardée jusqu'au 24 juin 1995, ce qui était alors la date la plus tardive jamais vue jusque-là. Lors de l'autre finale affectée par un lock-out, celle de 2013, on assista également à une remise le jour de la St-Jean, encore le 24 juin, 2013 cette fois-ci. 

Ce record de date fut ensuite anéanti à jamais (on l'espère crissement) lors des séries compliquées covidiennes de 2020 alors qu'on dut attendre jusqu'au 28 SEPTEMBRE! Je sais, ça fait pas si longtemps mais on dirait que j'en reviendrai jamais de ça... Le lendemain, les joueurs commençaient leur entrainement d'été et le surlendemain c'était le camp d'entrainement...

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Mais bon, assez parlé de ces années de marde. 

Pour ce qui est des joueurs inscrits sur la coupe de 1995 des Devils, il y a plusieurs noms ici qui nous surprennent par le fait qu'on ignorait ou oubliait que le joueur ait remporté la coupe Stanley ou même qu'il avait joué avec les Devils tout court. Ou encore qu'il était encore avec l'équipe à ce moment. C'est le cas des Jim Dowd, Tom Chorske, Brian Rolston ou encore d'un Chris McAlpine. Un gros WTF d'ailleurs pour ce dernier alors que dans ma tête il avait seulement joué pour les Blues. Mais en fait non, il avait été repêché par New Jersey en 1990 et y a seulement joué durant cette saison écourtée de 1995, pour 24 matchs en saison et aucun en séries... Il se qualifiait toutefois pour être gravé car la limite normale de 41 matchs avait été abaissée.

Il y a aussi ces bons vieux cas de joueurs vétérans qui en méritaient finalement une comme Neal Broten, Bruce Driver, John MacLean, Shawn Chambers et Bob Carpenter. Stéphane Richer en méritait bien une deuxième. Bill Guerin, encore tout jeune, devra ensuite attendre en 2009 avec Pittsburgh pour en remporter une deuxième.

Mais donc qui choisir comme véritable joueur «LVEUP-WTF-quessé qu'il fait là lui»? 

Et bien dans ce cas-là, je prends souvent le plus no-name du lot, et ici il s'agit de nul autre que Kevin Dean.

Who the fuck is Kevin Dean?

Et bien l'actuel assistant-entraineur des Blackhawks est un cas super intéressant qui me réjouit beaucoup car lorsque je choisis d'écrire comme ici sans retenue avant de checker de quoi je parle avant de choisir d'en parler, et bien parfois j'ai pas grand chose à dire sur le joueur.

Mais ici non. Joueur de défense, Dean avait d'abord été un choix de 5e ronde des Devils en 1987. Il joua ensuite 4 années dans la NCAA avant de débuter son parcours dans les filiales des Devils. Ce n'est que durant cette saison écourtée de 1995 qu'il parvint finalement à jouer dans la LNH avec le grand club, jouant 17 matchs en saison et 3 en séries. 

Et comme la saison 1995 avait dû voir sa finale être repoussée jusqu'à la fin juin, il n'en était pas le cas dans les mineures, alors que la finale de la ligue américaine fut remportée le 26 mai 1995. Cette finale mettait aux prises les River Rats d'Albany contre les Canadiens de Fredericton et fut remportée par les River Rats, qui étaient alors le club-école des Devils. 

Donc les Devils et leur club-école ont remporté le trophée le championnat de leur ligue respective la même saison, ce qui représentait la troisième fois, et à ce jour la dernière, qu'on assistait à un tel exploit pour une organisation. La première fois avait eu lieu en 1975-76 lorsque les Canadiens remportèrent la coupe Stanley et leur club-école, les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, remportèrent la coupe Calder. L'organisation répéta ensuite l'exploit la saison suivante, soit en 1976-77.

En plus de Kevin Dean, quelques autres joueurs comme Sergei Brylin et Chris MacAlpine avaient aussi joué avec les River Rats et les Devils durant la saison. Mais Dean est le seul du lot à avoir joué des matchs en séries pour Albany. Il avait alors joué 8 des 14 matchs du parcours des River Rats. Il m'est impossible de vérifier s'il a joué durant la finale contre Fredericton mais s'il a été ensuite choisi en renfort par les Devils quelques semaines plus tard, j'ose imaginer que oui.



J'ignore cependant quels sont les critères pour avoir officiellement fait partie d'une équipe championne de la coupe Calder, mais selon ce que j'ai pu voir, seulement les joueurs ayant joué en séries semblent être considérés. Un joueur comme Sergei Brylin avait joué 67 matchs en saison avec les River Rats mais fut rappelé en fin de saison. Il ne joua aucun match en séries avec Albany et ne semble pas faire partie de la liste de l'équipe championne.

Cela ferait donc de Kevin Dean un des seuls joueurs de l'histoire à avoir remporté la coupe Calder et la coupe Stanley la même saison.  J'ai vérifié avec les deux éditions de Montréal/Nouvelle-Écosse de 76 et 77 et les seuls autres joueurs à avoir gagné les deux coupes comme Dean sont Pierre Mondou et Mike Polich qui avaient tous les deux passé l'entièreté de la saison 76-77 en Nouvelle-Écosse avant de rejoindre le CH comme renforts en finale suite à leur coupe Calder, les deux championnats étant décalés de quelques semaines.

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Ensuite du côté du staff, on a plusieurs des acteurs qui ont avaient forgé cette équipe championne qui quelque 10 ans plus tôt était la risée de la ligue après deux déménagements (Kansas City et Colorado) et la fameuse déclaration «Mickey Mouse» de Wayne Gretzky. On parle ici surtout de Lou Lamoriello mais aussi le propriétaire John McMullen qui avait grandement travaillé à faire partir la franchise du Colorado. 

On retrouve également le coach Jacques Lemaire et son ancien coéquipier comme assistant, Larry Robinson. On retrouve également une première dans cette série car c'est la première fois que je vois l'inclusion du coach du club-école, ici Robbie Ftorek. Ce dernier avait probablement mérité sa place dû à la conquête des River Rats discutée plus tôt. 

Mais ici je porte mon choix sur le vénérable Marcel Pronovost, dont j'ignorais totalement qu'il avait, après une longue carrière qui le mena au temple de la renommée, été à l'emploi des Devils comme recruteur. Mais avant ça il avait tenté sa chance comme entraineur à divers niveaux, notamment comme entraineur des Sabres pendant deux saisons et aussi brièvement des Red Wings. 

C'est en 1990 qu'il devint recruteur au New Jersey, et apparemment qu'il aurait grandement aidé ses patrons à choisir Martin Brodeur au repêchage de 1990. Il demeurera en poste jusqu'à sa mort en 2015.


C'était donc la finale de 1995 et ses noms gravés sur la coupe. Contrairement aux Devils, qui ont incompréhensiblement raté les séries l'année suivante, on se revoit en 1996.

samedi 22 mars 2025

Quiz hardcore LVEUP: Oilers d'Edmonton





C'est l'heure de retourner dans le hardcore avec un autre quiz LVEUP. Aujourd'hui, une équipe culte pour moi, les Oilers!

Bonne chance! Partagez-nous votre score dans les commentaires ou sur Facebook.

Pour d'autres quiz du genre, cliquez ici.

 

 

lundi 17 mars 2025

Excursion LVEUP - L'Armada de Blainville-Boisbriand LHJMQ



Il fut un temps où je suivais de près le hockey junior, autant en tant que partisan que pour jeter un coup d’œil aux meilleurs espoirs. Lors du premier lock out de 1994-95, je me suis un peu détaché du hockey de la LNH, mais aussi du junior, même si ces derniers n’étaient impliqués dans aucun conflit. Après, j’y suis revenu, mais avec moins d’intensité pour la Ligue nationale. Par contre, dans le cas du junior, je me suis éloigné. Il faut toutefois dire que dans la grande région de Montréal, des équipes qui vont et qui viennent n’aident pas à créer des habitudes.

Le Rocket (pas celui de Laval de la Ligue américaine, mais celui de la LHJMQ) s’est établi à Montréal en 1999. Je me suis alors dit que je devrais y jeter un coup d’œil. Je n'y suis finalement allé qu’une fois peu de temps avant que l’équipe ne se dirige vers l’Île-du-Prince-Édouard en 2003.

En 2008, les Fog Devils de St.John’s ont mis le cap sur Montréal et se sont établis à l’Auditorium de Verdun. (Le Rocket a joué à l’Aréna Maurice-Richard, puis au Centre Bell.) J’ai pris la même résolution, puis j’ai autant procrastiné. Le Junior a finalement déménagé à Boisbriand en 2011 sans que je n’aie vu un seul match…

Évidemment, Boisbriand, c’est sur la rive-nord. J’habite la rive-sud, et honnêtement, il est rare que les gens d’une rive aillent sur l’autre, à moins de connaître quelqu’un qui y habite. Bien que je me disais qu’un jour il serait bien d’aller y voir une partie, je me souvenais que si ça m’avait été difficile d’aller voir un match à Montréal, les chances que je me tape le trafic de Montréal et celui de la rive-nord pour un match de junior étaient minces.

Le temps a passé. J’ai eu une période hockey universitaire, puis en 2017, il y eut une autre alternative de hockey plus abordable que le CH qui s’est pointée, plus proche que la rive-nord, le Rocket de Laval. Lorsqu’en période post covid, nous avons décidé d’aller voir tous les niveaux de jeu, c’est finalement mon collègue Kirk McLean qui s’est chargé de la LHJMQ, en allant voir ses chers Tigres.

Du côté du Rocket, ce dernier a pris de l’ampleur, tellement que certains de ses matchs sont maintenant à guichets fermés et que ce n’est pas toujours si évident de se procurer des billets. L’idée d’aller voir l’Armada m’est donc alors revenue.

Finalement, à la 14e saison à Boisbriand, j’ai profité de la présence de deux des principaux espoirs de la LHJMQ au prochain repêchage pour finalement y aller. En effet, l’Armada de Justin Carbonneau affrontait les Huskies de Rouyn-Noranda de Bill Zonnon.

Pour m’y rendre, j’ai effectivement été ralenti par le trafic un peu trop à mon goût et je suis arrivé un peu tard. Une fois sur place, la foule de 2543 spectateurs faisait déborder le pourtant grand stationnement autour du Centre d’excellence Sports Rousseau. Ce dernier compte 3100 sièges et a été inauguré en 2010.
Justin Carbonneau et ses coéquipiers ne portaient pas 
le beau chandail noir et blanc de l'Armada.  Ce bleu
et noir est peu constraté.  J'aime moins.
À l’intérieur, on y retrouvait un public très familial, ce qui n’est pas étonnant pour un match un samedi après-midi. La mascotte Ami-Ral y était très populaire. On retrouvait aussi un certain nombre de partisans des Huskies. À 26,50$, les billets sont légèrement moins chers que ceux du Rocket, mais l’écart n’est pas énorme.

Pendant l’entracte, on a donné plusieurs rondelles en mousse aux spectateurs. Le but était de la lancer le plus près possible d’une cible au centre de la patinoire. J’en ai eu une, mais le son étant approximatif, je n’ai pas entendu les instructions. Il fallait conserver le collant avec un numéro dessus et si la vôtre est la plus proche du centre, vous remportez un prix. J’ai donc lancer la mienne sans conserver le collant. Je me suis senti un peu idiot lorsqu’un voisin m’a expliqué ce que j’aurais dû faire. Peu importe, je n’aurais pas gagné de toute façon.
La section derrière le but a été rebaptisée
la section Montembeault, lui qui a joué
l'entièreté de son parcours junior avec
l'Armada.

Pour le match lui-même, malgré qu’elle avait moins de tirs, l’Armada a pris les devants, mais les Huskies sont revenus de l’arrière, forçant la présentation d’une prolongation. Finalement, ce sont les Abitibiens qui ont emporté 4-3 ce match important pour le classement, lorsque Rémi Gélinas a compté.

Justin Carbonneau a connu un match plutôt tranquille, mais je m'abstiendrai de tirer une quelconque conclusion, puisqu’il ne s’agit que d’un match. Quant à Zonnon, il a obtenu une passe, en plus de montrer une belle vision de jeu et qu’il n’a pas peur du trafic. Nous verrons au repêchage de juin ce que les dépisteurs en penseront.










Entraîneur de 2014 à 2018, Joel Bouchard est toujours
d'une certaine façon associé à l'Armada.


Le Centre d'excellence Sports Rousseau est un bel aréna moderne.


Les lancers de t-shirts, ça fonctionne toujours avec les partisans.

lundi 10 mars 2025

Howie Young



 



Né le 2 août 1937 à Toronto, le jeune Howard Young rêvait de devenir cowboy comme son idole John Wayne, jusqu'à ce qu'il assiste à son premier match de hockey au vieux Maple Leaf Gardens. 

Cependant, les parents de Young étaient tous les deux alcooliques, donc c'est avec sa grand-mère qu'il fut principalement élevé. Cette dernière mourut lorsqu'il avait 16 ans, et il dut alors se débrouiller seul, au même moment qu'il commençait lui aussi à développer de sévères problèmes d'alcool. 

Young était toutefois un défenseur très prometteur au sein des Canucks de Kitchener. Costaud, manieur de rondelle hors-pair et rapide patineur, il aurait apparemment attiré l'attention des Canadiens qui l'invitèrent à leur camp d'entraînement, mais il aurait supposément bousillé l'occasion en étant trop souvent lendemain de veille durant cet essai.

Young avec les Saguenéens
de Chicoutimi en 1958
Il devint ensuite propriété des Maple Leafs et continua son apprentissage junior à Hamilton. Les Leafs l'envoyèrent éventuellement débuter son parcours professionnel en 1958-59 avec les Saguenéens de Chicoutimi, alors dans la ligue du Québec. 

Il devint alors à la fois une vedette ainsi qu'un paria dans cette ligue, étant à la fois célébré pour sa rapidité et sa vision, mais aussi détesté pour ses excès de rudesse. Il était notamment réputé pour ses mises en échec percutantes, mais souvent jugées trop brutales aux yeux des arbitres et de cette ligue. Il avait aussi ce qu'on appelle une «short fuse», étant prompt à complètement perdre la boule sans préavis et se ruer sauvagement sur les joueurs adverses ou engueuler les arbitres. 

Il termina la saison avec 20 points, mais il accumula aussi 180 minutes de pénalité, un sommet dans la ligue, ainsi que quelques suspensions et amendes. 

Les Leafs l'envoyèrent ensuite dans la Ligue américaine avec les Americans de Rochester pour la saison 1959-60. Il continua ses frasques dans la AHL durant toute la saison, terminant troisième pour les minutes de pénalité. Cependant, malgré son potentiel certain, son indiscipline lui coûta sa place avec les Leafs, qui le libérèrent. 

Il se retrouva alors du boulot avec les Bears de Hershey en 1960-61, mais ces derniers trouvaient également qu'il était trop indiscipliné et l'échangèrent aux Red Wings contre Marc Réaume. 

C'est avec les Wings qu'il parvint à finalement atteindre la LNH à l'âge de 23 ans. Malgré qu'il ne joua que 29 des 70 matchs de l'équipe, il termina en tête de l'équipe avec 108 minutes au cachot. Il aida les Wings à se rendre jusqu'en finale dans une cause perdante contre Chicago, amassant 2 buts et 2 aides en 11 matchs durant les séries.

Sa saison 1961-62 fut toutefois à oublier à Détroit, où après 30 matchs avec seulement 2 passes au compteur et beaucoup trop d'indiscipline de sa part, autant sur la glace qu'en dehors, les Wings l'envoyèrent terminer la saison avec les Flyers d'Edmonton dans la Western Hockey League. Il aida toutefois les Flyers à remporter la coupe Patrick au printemps 1962.

Il passa ensuite la saison 1962-63 entièrement à Détroit, et termina en tête des joueurs pénalisés avec un 273 minutes de punition, battant le record de 202 minutes détenu par Lou Fontinato depuis 1956. Ce nouveau record de Young dura ensuite jusqu'en 1970. 

À ce moment à travers la LNH, autant les joueurs, dirigeants et fans étaient polarisés sur ce mystère qu'était Howie Young, à savoir s'il était un joueur qui méritait de jouer ou non dans la ligue. Maurice Richard, alors à la retraite, qualifia Young de complètement fou. Frank Selke Jr. abonda dans le même sens en déclarant dans le journal que Young avait besoin d'un psychiâtre. Mais d'un autre côté, Jack Adams déclara qu'il avait aussi le potentiel de devenir le prochain Eddie Shore.

Et même si son style de jeu attirait les foudres, il demeurait extrêmement populaire auprès des fans, car en plus de faire lever les gens de leurs sièges avec son jeu violent, il avait aussi un look de beau gosse et beaucoup de charisme. Il fut d'ailleurs en vedette sur la couverture de Sports Illustrated en janvier 1963. Il avoua plusieurs années plus tard qu'il était lendemain de veille lors de la prise de cette photo.

 


Éditorial de Frank Selke dans le journal La Patrie

Donc malgré son talent indéniable, il ne parvenait pas à calmer ses démons, étant en plus de nombreuses fois arrêté par la police suite à d'autres bagarres, dans les bars cette fois-ci. Il lui arrivait aussi de rater des matchs, des pratiques ou même l'avion de l'équipe. Après avoir causé de nombreux maux de têtes en peu de temps aux Red Wings, ces derniers perdirent finalement patience avec lui, l'échangeant aux Blackhawks durant l'été 1963 en retour du gardien Roger Crozier et du défenseur Ron Ingram. 

Les Blackhawks regretteront amèrement cet échange, car malgré que Young aida à remplir leur aréna, Crozier gagna le trophée Calder en 1964-65. Pendant ce temps, Howie Young et ses problèmes ne firent que passer à Chicago, mais ce fut très chaotique. Un exemple d'un match typique du «mauvais» Young se produisit lors d'un match contre Montréal en début de saison. Il aurait alors pourchassé Ralph Backstrom pendant plusieurs secondes avant de l'envoyer brutalement sur la bande. Après avoir reçu un deux minutes de pénalité, il jeta ses gants sur la glace en protestation, suite à quoi l'arbitre lui donna un 10 minutes supplémentaire. Young aurait ensuite menacé l'arbitre, qui l'a ensuite expulsé du match et donné une amende. 

Pendant un autre match à Toronto, il aurait craché vers Stafford Smythe, le DG les Leafs, alors que ce dernier était derrière le banc des pénalités avec son épouse et ses enfants. Clarence Campbell songea alors à bannir Young à vie de la LNH, mais cela ne résulta finalement qu'à une suspension de 5 matchs. Campbell déclara toutefois à Young qu'il était “the greatest detriment to hockey that ever laced on a pair of skates".

Donc après seulement 39 matchs, 99 minutes de pénalité et seulement 7 passes, les Blackhawks s'en débarrassèrent en vendant Young aux Blades de Los Angeles dans la WHL, tout en gardant ses droits dans la LNH.

Young déménagea donc en Californie et joua trois saisons avec les Blades. Il continua d'amasser les mauvaises pénalités, menant la ligue avec 227 minutes en 1964-65, mais obtint de meilleures statistiques, démontrant finalement son côté offensif. 

Son look hollywoodien correspondait parfaitement à l'endroit et il rencontra un jour Frank Sinatra qui l'engagea pour jouer dans son film «None but the Brave», un film sur la 2e guerre mondiale où il eut une seule ligne de dialogue. Il revint de ce tournage avec une coupe «Mohawk» peu orthodoxe pour l'époque, ce qui lui causa davantage de controverse.

 

Frank Sinatra en compagnie d'Howie Young sur le plateau du film «None but the brave»

La coupe «Mohawk» de Young durant son temps avec les Blades de Los Angeles

Les démons de Young le suivirent évidemment en Californie mais un beau jour en 1965 où il se réveilla de nouveau en prison, un codétenu l'invita à se joindre aux alcooliques anonymes. C'est alors que Young arrêta de boire et qu'il remit sa carrière sur la bonne voie.

Lors de la saison 1966-67, un Howie Young désormais plus assagi et sobre depuis 2 ans réussit à s'attirer les grâces des dirigeants et à revenir sur le radar le la LNH. Alors qu'il menait les Blades avec 22 points en 29 matchs, l'ancien DG de Young à Détroit, Sid Abel, se retrouvait avec un club en difficulté et des trous en défense. Il tenta alors une fois de plus le pari Howie Young en ramenant l'enfant trouble au bercail. Pour se faire, il transigea de nouveau avec les Hawks qui détenaient toujours ses droits.

Plusieurs doutèrent de la décision de Abel et s'attendaient à un nouveau fiasco, mais c'était véritablement un nouveau Howie Young qui revint à Détroit durant la saison 1966-67. Il appliqua de son propre aveu les mêmes principes qu'il apprit avec les AA, soit d'éviter le trouble, et ne prit plus autant de pénalités inutiles. Il connut même sa meilleure saison jusque là dans la LNH avec 17 points en 44 matchs et aida les Wings à sortir de leur torpeur, malgré qu'ils ratèrent les séries. Il n'avait toutefois pas perdu toute son agressivité et sa robustesse, terminant avec 100 minutes de pénalité.

Il joua ensuite une autre saison à Détroit, ponctuée d'un court séjour de 4 matchs dans les mineures. Mais durant l'été 1968, il fit partie d'une grosse transaction entre les Wings et les Seals d'Oakland envoyant le malheureux défenseur Bobby Baun à Détroit. Apparemment que Baun, autrefois vedette des Maple Leafs, détestait jouer en Californie, meublant son appartement de tableaux aux paysages nordiques afin de se sentir plus chez lui...

Avec les Seals... mais pas vraiment.

Young non plus ne voulait rien savoir de la Californie, même s'il y avait auparavant joué trois ans avec les Blades dans la WHL, car il refusa de se rapporter à l'équipe à l'aube de la saison 1968-69. Il fut donc suspendu et éventuellement placé au repêchage intra-ligue. C'est alors qu'une autre ancienne équipe le ramena au bercail, cette fois-ci les Blackhawks. 

Désormais âgé de 31 ans, Young commença à ressentir le poids des années et n'était plus aussi efficace, jouant désormais dans un rôle plus effacé avec les Hawks qui le libérèrent après la saison. 

Il passa ensuite la saison 1969-70 avec une autre ancienne équipe, cette fois-ci dans la ligue américaine, les Americans de Rochester. 

En 1969-70 il retourna dans la WHL,avec les Canucks de Vancouver. Le timing sembla bon de joindre cette équipe car il put retourner dans la LNH l'année suivante, demeurant avec les Canucks lors de leur année d'expansion en 1970-71. Mais après seulement 11 matchs, il fut récalé dans la WHL avec les Roadrunners de Phoenix. Ce furent ses derniers matchs dans la LNH. 

Après sa fin de saison 70-71 à Phoenix, il opta de prendre sa retraite. Il revint toutefois au jeu la saison suivante, toujours avec les Roadrunners, mais cette fois-ci non pas comme défenseur mais comme attaquant.

Désormais à 35 ans et dans un nouveau rôle d'attaquant et de vétéran, il s'en sortit bien avec une saison de 58 points en 1972-73, aidant les Roadrunners à remporter les grands honneurs. Il sembla également canaliser le Howie Young d'antan en terminant au premier rang de la WHL pour les minutes de punition.

Il fit encore mieux en 1973-74 avec 37 buts et 69 points, aidant les Roadrunners à remporter le championnat pour une deuxième saison consécutive dans ce qui était la dernière saison d'existence de la WHL. Il s'agissait des premiers championnats de Young depuis son premier passage dans cette même WHL en 1962 avec les Flyers d'Edmonton. 

Avec les Jets de Winnipeg dans l'AMH

Il revint dans les «majeures» en 1974-75 lorsque les Roadrunners firent le saut dans l'AMH. Après 30 matchs, il fut toutefois échangé aux Jets de Winnipeg où il retrouva son ancien coéquipier des Hawks Bobby Hull. 

Après une autre retraite de seulement une saison, il revint de nouveau au jeu en 1976-77, de nouveau avec les Roadrunners pour 26 matchs, en plus de 4 matchs dans la CHL avec les Blazers d'Oklahoma City.

Alors au crépuscule de sa carrière, Young demeura en Arizona la saison suivante, suivant toujours la franchise des Roadrunners, qui migrèrent alors dans l'obscure Pacific Hockey League. S'en suivit ensuite une dernière saison de 14 matchs avec les Blades de Los Angeles, nommés en honneur des anciens Blades de la WHL où il avait joué presque 15 ans auparavant. 

Mais comme lors de nombreuses autres fois dans ce texte, ce n'était pas encore la véritable fin pour Howie Young. En 1985, alors âgé de 48 ans, il lit dans le Hockey News que les Spirits de Flint de la IHL recherchaient des joueurs et offraient des essais ouverts. Le DG des Spirits croyait qu'il n'avait que 38 ans et lui accorda un poste avant d'apprendre son véritable âge. Il joua 4 matchs avec Flint et ensuite un autre 7 matchs avec les Slapshots de New York dans la ACHL.

Il occupa ensuite plusieurs boulots divers suite à sa véritable retraite, et tenta durant les années 90 de reprendre son side job comme acteur. Il obtint quelques petits rôles dans des films et séries western comme «Young Guns II» avec Emilio Estevez et le téléfilm «Last Stand at Saber River» avec Tom Selleck.

Et en plus de finalement pouvoir imiter son ancienne idôle John Wayne à l'écran dans des westerns, il put également réaliser son rêve de devenir cowboy, lorsqu'il acheta un ranch au Nouveau-Mexique.


Il mourut en 1999 à 62 ans d'un cancer du pancreas.

En 336 matchs dans la LNH sa fiche fut de 12 buts et 62 passes pour 74 points.
En 394 matchs dans la WHL sa fiche fut de 93 buts et 173 passes pour 266 points.
En 98 matchs dans l'AMH sa fiche fut de 17 buts et 25 passes pour 42 points.

En 157 matchs dans la AHL sa fiche fut de 25 buts et 32 passes pour 57 points.

 

Sources:
50 Years Ago in Hockey: Howie Young’s Biggest Battle, The Hockey Writers
Remembering Red Wing Bad Boy Howie Young, Vintagedetroit.com
Howie Young pourrait être suspendu à vie, L'événement, 11 janvier 1964
Du mystère autour de ce Howie Young, L'événement, 30 mars 1961
Un circuit de femmelettes?, Le Lingot, 20 novembre 1958
Young a besoin d'un psychiatre, La Patrie, 24 octobre 1963
Howie Young est injustement traité, Le Petit Journal, 19 janvier 1964
La réhabilitation de Young n'a pas été chose facile, La Presse, 7 février 1967