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mercredi 1 mai 2024

L'as, le Lord et le Godzilla


 

Ce texte a d'abord été publié comme texte inédit dans notre livre «Le meilleur de La vie est une puck» en 2022. Ce livre est désormais épuisé mais demeure toujours disponible en format digital (eBook).  

 

Même si chaque carrière sportive est unique, celles d’Olaf ­Kölzig et ­Byron ­Dafoe ont emprunté plusieurs routes parallèles, et parfois la même voie. Et les deux frappèrent le même obstacle sur leur chemin, un « as » qui vint temporairement brouiller les cartes.

Le premier, ­Olaf ­Kölzig, est à né ­Johannesburg en ­Afrique du ­Sud de parents allemands. Adolescent, il deménage en ­Colombie-Britannique où il sera rebaptisé « ­Godzilla » ou « ­Zilla », dû à la ressemblance entre son nom et celui du monstre bien connu, le tout accentué par sa stature imposante. Le second, ­Byron ­Dafoe, vient au monde en ­Angleterre, mais quelques mois après sa naissance, sa famille émigre ­elle aussi dans la province du ­Pacifique. Ses origines ­anglo-saxonnes lui valurent le surnom de « ­Lord ­Byron ».

Au niveau junior, les deux intègrent la ­Western ­Hockey ­League (WHL), ­Kolzig en 1987 avec les ­Bruins de ­New ­Westminster et ­Dafoe l’année suivante avec les ­Winter ­Hawks de ­Portland. Leurs performances remarquables attirèrent l’attention des ­Capitals de ­Washington, qui firent le choix peu commun de repêcher un gardien en première ­ET en deuxième ronde au même repêchage, dans ce ­cas-ci celui de 1989.

Kolzig disputa ses deux premiers matchs dans la grande ligue la même année, encaissant la défaite à chaque fois. En ­1990-91, il fit officiellement le saut chez les professionnels, à ­mi-temps chez les ­Skipjacks de ­Baltimore (Ligue américaine) et les ­Admirals d’Hampton ­Roads (ECHL). Dafoe, toujours un an derrière le ­Sud-Africain, passa des ­Winter ­Hawks aux ­Raiders de ­Prince ­Albert. L’année suivante, nos deux gardiens devinrent deux fois coéquipiers, d’abord au sein des ­Skipjacks et ensuite avec les ­Admirals.


Cependant, le grand club souhaitait faire voir davantage d’action à ses espoirs. Les ­Capitals prêtèrent ­Kolzig aux ­Americans de ­Rochester où il enfila l’uniforme 49 fois. Dafoe resta quant à lui à ­Baltimore, chaussant les patins pour 48 rencontres. Chacun fut également rappelé pour un match avec les ­Caps. En 1993, les ­Skipjacks déménagèrent à ­Portland au ­Maine et le tandem ­Dafoe-Kolzig aida les nouvellement baptisés ­Pirates de ­Portland à remporter la coupe ­Calder. Ils se partagèrent également le trophée ­Harry ­Hap ­Holmes, remis au(x) gardien(s) ayant la plus faible moyenne de buts alloués.

Kolzig participa ensuite à sept matchs avec les ­Capitals en ­1993-94, ne réussissant toutefois pas à obtenir une première victoire, contrairement à ­Dafoe qui, en cinq matchs à ­Washington, obtint son premier gain dans la ­LNH.

À l’aube de la saison écourtée de 1995, les ­Capitals se séparent de leur gardien numéro un des cinq saisons précédentes, le vétéran ­Don ­Beaupre, qui prendra la route d’Ottawa. On croyait alors que le poste de partant irait à ­Kolzig ou ­Dafoe, ou ­peut-être à l’adjoint de ­Beaupre, ­Rick ­Tabaracci. Le parcours de tout ce beau monde bascula lors du ­lock-out de 1994 avec l’arrivée d’un certain ­Jim ­Carey.

Choix de deuxième ronde lors de l’encan de 1992, ­Jim ­Carey ne doit pas être confondu à l’acteur canadien ­Jim ­Carrey avec deux R. Ce dernier étant célèbre grâce au film « ­Ace ­Ventura: ­Pet ­Detective », ­Carey hérita du surnom « ­Ace », ce qui expliquait les quatre as sur le menton de son masque à l’époque. Tout frais sorti de l’Université du ­Wisconsin, ­Carey tassa tout le monde de l’échiquier et devint le portier numéro un des ­Pirates durant le gel des activités dans la ­LNH en 1994. Pendant ce temps, ­Dafoe fut prêté aux ­Roadrunners de ­Phoenix de la ­International ­Hockey ­League (IHL) et Kolzig dut pour sa part mettre le cap sur l’Allemagne pour garder la forme.


Lors de la reprise des activités, les ­Capitals connaissent un misérable début de saison avec une fiche de seulement trois victoires en 18 matchs où se succédèrent sans succès ­Kolzig, ­Dafoe et ­Tabaracci. On donna donc sa chance à ­Carey au début du mois de mars, lui qui était fumant dans la ­Ligue américaine avec 30 victoires, dont six par jeu blanc. « ­Ace » poursuivit sa lancée dans la ­LNH avec 18 victoires en 29 parties, propulsant les ­Capitals en séries.

Après avoir échangé ­Tabarracci à ­Calgary, les ­Capitals rappelèrent ­Dafoe pour seconder ­Carey, en compagnie de ­Kolzig. Malheureusement pour le trio et les ­Capitals, ils se butèrent aux puissants ­Penguins qui les éliminèrent dès la première ronde. 

Le passage de ­Carey dans la ­AHL était toutefois si fulgurant qu’il gagna le trophée ­Red Garrett, remis à la recrue de l’année, ainsi que le trophée ­Baz Bastien, remis au meilleur gardien malgré une présence écourtée à ­Portland. De plus, il figura parmi les finalistes pour les trophées équivalents dans la ­LNH, soit le ­Calder et le ­Vézina. Voyant l’émergence incroyable de ­Carey, l’équipe se départit de ­Dafoe en août 1995, en l’expédiant aux ­Kings de ­Los ­Angeles en compagnie de ­Dmitri ­Khristich. Kolzig resta quant à lui à ­Washington pour assister la nouvelle coqueluche des ­Capitals.

Carey se remit au travail la saison suivante, survolant ses collègues de la ­LNH. Il vit beaucoup d’action, défendant le filet des ­Capitals pendant 71 matchs, recueillant 35 victoires. Kolzig ne participa qu’à 18 matchs et en ajouta cinq de plus à ­Portland, question de ne pas s’ankyloser. Quant à ­Dafoe, il partagea le filet des ­Kings avec ­Kelly Hrudey, ne récoltant que 14 victoires en 47 matchs. En séries éliminatoires, le chemin des ­Caps croisa de nouveau celui des ­Penguins en première ronde. Malgré cette deuxième élimination hâtive d’affilée, ­Carey remporta le trophée ­Vézina. Au moment d’écrire ces lignes, il est toujours le seul gardien à avoir été nominé pour le trophée ­Vézina lors de ses deux premières saisons. Forts de ces succès, les ­Capitals lui accordèrent un contrat de quatre saisons.

Mais malgré deux saisons extraordinaires, l’attaque des ­Penguins lors des séries avait fissuré l’armure du grand « ­Ace ». La légende raconte que les ­Penguins auraient remarqué une faiblesse de ­Carey pour les mouvements latéraux, qu’ils ont facilement parvenus à exploiter cette faille durant ces séries et que le ­bouche-à-oreille s’est vite répandu à travers la ligue. Cela fit en sorte que ­Carey eut, pour la première fois de sa carrière, une fiche déficitaire en ­1996-97, signant 17 victoires contre 18 défaites. Les Capitals ­avaient-ils misé sur le mauvais cheval? ­Ils prirent alors la décision de s’en départir en l’incluant dans un « blockbuster » à la date limite des transactions. 

Carey passa donc aux ­Bruins de ­Boston en compagnie de ­Jason Allison et d’Anson ­Carter, en retour d’Adam ­Oates, ­Rick ­Tocchet et du gardien ­Bill ­Ranford. Cet échange ébranla sérieusement ce qui restait de confiance à ­Carey, qui ne gagna que cinq des 19 matchs qu’il joua pour ­Boston.

En ­Californie, ­Dafoe tentait toujours de faire sa place, cette fois aux côtés de ­Stéphane ­Fiset. Mais n’ayant gagné que 13 des 40 matchs auxquels il participa, ­Lord ­Byron perdit son poste au profit du jeune ­Jamie ­Storr. Dafoe atterrit donc lui aussi à ­Boston à l’été 1997, retrouvant celui qui lui avait fait de l’ombre à ­Washington : ­Jim ­Carey. Mais cette fois, les rôles furent renversés. Dafoe éclipsa totalement ­Carey qui peinait à engranger les victoires. Avec 30 succès en 65 rencontres, il devint rapidement un favori de la foule et le nouveau numéro un des ­Bruins. Carey assura donc la navette entre le grand club et le ­club-école à ­Providence et n’obtint que trois victoires dans la ­LNH. Mais même dans la ­AHL, ­Carey ne put redorer son blason, alors qu’au même moment, son homonyme accumulait les succès au ­box-office.

Dernier des trois encore à ­Washington, ­Kolzig apprit grandement auprès de ­Bill Ranford, dont le nom était inscrit à deux reprises sur la ­coupe ­Stanley avec les ­Oilers d’Edmonton. « ­Godzilla » sortit complètement de sa coquille en ­1997-98, devenant le portier de confiance des ­Caps avec 33 victoires en 64 matchs et participant au Match des étoiles. Il conduisit ensuite son équipe en finale de la ­coupe Stanley. Cependant, les imbattables ­Red ­Wings de ­Detroit balayèrent ­Washington en quatre matchs.

Kolzig ne put répéter ses exploits en ­1998-99, et les ­Capitals ratèrent les séries. Dafoe, sur les chapeaux de roues avec les ­Bruins, récolta 32 victoires, dont 10 par blanchissage.

Pendant ce temps, les ­Blues de ­Saint-Louis firent l’acquisition de ­Carey, lui qui croupissait dans la ­AHL, n’ayant pas réussi à percer l’alignement des ­Bruins. Il ne participa qu’à quatre matchs au ­Missouri, n’enregistrant qu’une seule victoire. Il fut rétrogradé dans la ­IHL et, après deux matchs, il subit une commotion cérébrale.

N’étant plus capable de gérer la pression et ayant perdu le plaisir de jouer, il décida d’accrocher ses jambières. Plus jamais il ne remit l’équipement ou ne prit part à des activités de la ­LNH.



L’arrivée du nouveau millénaire ne fut pas de tout repos pour ­Dafoe. Une mésentente contractuelle avec les ­Bruins lui fit rater le début de la saison et une opération au genou le priva du dernier quart de l’année. La saison suivante ne fut pas meilleure côté blessures, alors que ses genoux l’envoyèrent à l’infirmerie pour 24 matchs.

De retour en pleine santé en ­2001-02, il retrouva sa touche magique avec 35 victoires, avant de voir les ­Canadiens de ­Montréal éliminer ­Boston en six matchs. Les dirigeants des ­Bruins, ayant perdu confiance en lui, ne renouvelèrent pas son contrat. Dafoe se retrouva du travail avec les ­Thrashers d’Atlanta, mais de retour dans un rôle de réserviste derrière ­Pasi ­Nurminen.

Après 35 matchs en deux saisons en ­Georgie, ­Dafoe décida de prendre une année sabbatique, la saison ­2004-05 de la ­LNH étant d’ailleurs annulée par un autre ­lock-out. Il tenta sa chance en ­Russie à l’automne 2005, mais le cœur n’y était plus et il confirma sa retraite après deux matchs.

Kolzig disputa 63 matchs par saison en moyenne à ­Washington, mais ne put jamais passer la première ronde des éliminatoires après sa présence en finale en 1998. Il s’établit tout de même parmi l’élite des gardiens de la ­LNH, mettant la main sur le trophée ­Vézina en 1999‑2000 et le ­King ­Clancy en ­2005-06.

C’est à la fin de la saison ­2007-08 qu’il perdit finalement la position de numéro un des ­Capitals au profit de ­Cristobal ­Huet. Agent libre durant l’été, il signa un contrat d’un an avec le ­Lightning comme gardien substitut. Après seulement huit matchs et une fiche de ­2-4-1, il se blessa en janvier, ce qui le mit au rancart pour le reste de la saison.

Un échange bizarre et controversé impliqua alors ­Kolzig. Le ­Lightning connaissait une période d’instabilité financière et l’envoya aux ­Maple ­Leafs en compagnie du défenseur ­Jamie ­Heward, du prospect ­Andy ­Rogers ainsi qu’un choix de 4e ronde. En retour de tout ça, le ­Lightning ne reçut qu’un seul joueur, le défenseur marginal ­Richard ­Petiot. Cet échange maquillait mal ce qui importait aux deux équipes, soit un « salary dump » pour ­Tampa ­Bay contre un simple choix pour ­Toronto. Kolzig prit sa retraite avant le début de la saison suivante et n’aura jamais mis les pieds à ­Toronto.

Il est encore à l’emploi des ­Capitals, dans un rôle de développement, et put ainsi soulever la ­coupe Stanley en 2018, vingt ans après sa présence en finale.

Kolzig et ­Dafoe ont tissé des liens d’amitié très serrés avec les années, par exemple en étant chacun le témoin de l’autre lors de leur mariage respectif au courant de l’été 1998. Kolzig est d’ailleurs le parrain du fils de ­Dafoe et ­vice-versa. Ils mirent aussi sur pied la fondation « ­Athletes ­Against ­Autism », les deux étant pères d’un enfant atteint du syndrome du spectre de l’autisme.

Après avoir obtenu son diplôme en affaires à l’Université de ­Tampa, ­Jim ­Carey développa ensuite une compagnie de facturation médicale en ­Floride où il siège toujours comme président.

La morale de l’histoire, c’est que repêcher trop de gardiens, ça fait du trafic devant le but.

dimanche 28 avril 2024

John Baby

 


L'autre jour, j'ai mis comme carte du jour cette vieille carte maganée de John Baby, sachant très bien qu'elle ferait réagir par le nom comique du joueur, doublé du splendide chandail vintage des Nordiques, plus précisément la version avec logo blanc portée de 1975-76 dans l'AMH jusqu'à la première saison de l'équipe dans la LNH en 1979-80. L'équipe reviendra au logo rouge traditionnel sur ses deux chandails à partir de la saison 1980-81.

Cependant, un usager facebook m'a indiqué que John Baby n'a jamais joué avec les Nordiques...

Après vérification j'ai bien vu qu'il avait raison. Je croyais alors qu'il s'agissait simplement d'un cas typique de carte «airbrushée» d'un joueur qui venait de passer à une nouvelle équipe et qui devenait ainsi victime des gars d'O-Pee-Chee en se faisant charcuter sur un de ces montages photo de l'ère préhistorique, pour ensuite être ré-échangé ou libéré.

Mais s'il s'agissait bien d'un cas de airbrush, il aurait fallu rendre les armes et accorder au gars tout l'honneur qui lui revient car ce serait une job impeccable et sans reproches. Je commence à avoir un œil pas mal aiguisé pour détecter du airbrush, (quoique c'est pas très difficile) et ici je ne crois pas me tromper pour dire que c'est une photo authentique.


Donc, il s'agit d'un cas intéressant pour y consacrer un peu de temps. Et en plus de son nom sympathique et de cette anomalie «nordiquienne», John Baby a aussi la particularité très alléchante d'être un des très rares joueurs repêchés par les Barons de Cleveland, rien de moins...

John George Baby Jr. est né le 18 mai 1957 à Sudbury. Son père, John Baby Sr, était un ancien défenseur qui joua quelques années dans les mineures avec entre autres les Flyers de St.Louis dans la AHL et les Skyhawks de San Diego. Il termina sa carrière au niveau sénior à Sudbury où il s'établit après sa retraite et où John Baby Jr. naquit.

Évoluant également comme défenseur, Baby Jr. fit ses classes avec les Trappers de North Bay, les Rangers de Kitchener et finalement son club local, les Wolves de Sudbury, qu'il rejoignit lors des saisons 1975-76 et 1976-77. Lors de son année de repêchage, il mena la OHL pour les défenseurs avec 32 buts et 61 passes pour 93 points avec les Wolves, où il évoluait avec Ron Duguay et Dave Hunter.

Lors du repêchage de 1977, il entendit son nom sortir en 4e ronde avec le 59e rang au total, détenu par les célèbres Barons de Cleveland, équipe culte ici à LVEUP au cas où vous êtes nouveaux ici. 

Comme les Barons n'ont existé que durant les saisons 1976-77 et 1977-78, l'encan amateur de 1977 est le seul où la franchise participa sous le sobriquet des Barons. Lors de celui de 1976, l'équipe était encore techniquement sous le nom des Seals de Californie, et durant celui de 1978, les choix des Barons furent annulés suite à la fameuse fusion avec les North Stars du Minnesota

Il n'y a donc qu'une seule classe du repêchage pour les Barons, celle de 1977 que je vous inclus ici dans son intégralité:


Quand même content de voir qu'il y a un ancien des Sags dans l'héritage des Barons... et aussi un gars qui s'appelle Dan Chicoine...

Suivant ce repêchage d'anthologie, John Baby, plus communément surnommé «Butch», débuta immédiatement au sein des faibles Barons de Cleveland au début de la saison 1977-78. Mais après 9 matchs où il amassa 2 passes, il se blessa et fut rétrogradé dans la Central Hockey League avec les Roadrunners de Phoenix, club-école des Barons qu'ils partageaient avec les Rockies du Colorado. 

Les Roadrunners évoluaient auparavant dans l'ancienne Western Hockey League de 1967 à 1974 et ensuite dans l'AMH de 1974 à 1977. Cette saison 1977-78 était donc la première du club dans la CHL après ce retrait de l'AMH, mais les choses n'étaient pas plus roses dans cette ligue inférieure pour le club. Après seulement 27 matchs, les Roadrunners version CHL plièrent bagage et migrèrent plutôt dans une ligue encore plus creuse, la Pacific Hockey League, en plein milieu de la saison, laissant ainsi derrière les prospects des Barons et Rockies, équipes qui, on l'imagine, n'avaient pas vraiment les moyens d'aider davantage leurs clubs-écoles. 

Les Barons n'avaient plus aucune autre association et terminèrent donc leur piteuse existence en 1977-78 avec leurs prospects dispersés à travers différents clubs des ligues mineures. Dans le cas de John Baby, il aboutit dans la ligue américaine avec les Broome Dusters de Binghamton. 

Il parvint toutefois à revenir avec les Barons au mois de mars, terminant la saison avec un total de 2 buts et 7 passes en 24 matchs et étant ainsi d'office pour les derniers matchs de l'illustre équipe noire et rouge.


Une fois la saison 77-78 terminée et ainsi l'existence des Barons de Cleveland (R.I.P), John Baby suivit l'organisation au Minnesota. Mais comme on l'imagine, combiner deux franchises, même si elles étaient médiocres, devait entraîner un surplus de joueurs et c'est ce qui arriva chez les défenseurs des North Stars. Baby reprit donc le chemin des mineures en 1978-79 avec les Stars d'Oklahoma City dans la CHL. Il y connut une bonne saison avec 8 buts et 22 passes pour 40 points en 76 matchs et fut rappelé par les North Stars en fin de saison. Mais il ne joua seulement que deux matchs avec les North Stars, amassant 1 passe.

Après la saison, on assista également à la fin de l'AMH et donc de l'arrivée de 4 nouvelles franchises dans la LNH, dont les Nordiques de Québec. Ces derniers purent participer à un repêchage d'expansion leur permettant de renflouer leurs pertes de personnel après que les autres équipes aient pu réclamer les anciens joueurs de l'AMH dont elles détenaient les droits. Parmi le peu de joueurs de qualité réclamés par les Nordiques, on retrouvait Alain Côté, John Smrke, le gardien Ron Low, et bien sûr John Baby en provenance des North Stars.

C'est donc ainsi que John Baby se retrouva à Québec. Mais comme je disais en intro, il ne joua jamais un match régulier avec les bleus, étant retranché après le camp d'entraînement et envoyé dans la AHL avec les Firebirds de Syracuse. La photo de cette carte proviendrait en fait d'un match pré-saison. 

Après cette seule saison 79-80 passée dans l'organisation des Nordiques, son contrat ne fut pas renouvelé. 

Il joua ensuite la saison 1980-81 avec les Whalers de Binghamton, par coïncidence la même ville où il avait joué lorsqu'il devint orphelin de club-école avec les Barons en 1977-78.

Il sembla prendre sa retraite après ça mais revint en 1983-84 dans la IHL avec les Wings de Kalamazoo où il joua une quarantaine de matchs avant d'officialiser sa retraite pour de bon.

En 26 matchs dans la LNH, la fiche de John Baby fut de 2 buts et 8 passes pour 10 points.



vendredi 26 avril 2024

Le masque méconnu de Patrick Lalime



Quand vous entendez le nom de Patrick Lalime, vous pensez sûrement au fait qu'il est un analyste ordinaire à la télé à son masque de Marvin the Martian. À partir de son passage chez les Senators, les yeux de Marvin l'ont suivi jusqu'à la fin de sa carrière de gardien, avec les Sabres de Buffalo. Et même avant son passage dans la capitale nationale, lors de ses débuts à Pittsburgh, il avait les yeux de Calimero d'un bébé manchot qui nous regardait.

Mais après des débuts étincelants à Pittsburgh, Lalime a eu une traversée du désert, perdant sa place à Pittsburgh en étant relégué dans les mineures, étant envoyé à Anaheim (et oui, on l'oublie que Lalime fut assis au bout du banc des Ducks pour quatre matchs), où il ne put reprendre vie, stagant dans la IHL. Les Senators ont toutefois décidé de prendre un guess en faisant son acquisition en juin 1999 afin qu'il épaule Ron Tugnutt.

C'est à ce moment qu'il reçu son masque aux couleurs de sa nouvelle équipe, arborant un cheval noir, tirant un chariot conduit par un Spartan doré (ou un Senateur doré) et une grille noire, comme son masque de Pittsburgh.

Pas laid comme masque, mais terne. Tout comme la fiche de Lalime d'ailleurs en 1999-2000, de 19 victoires contre 14 défaites.

C'est peut-être aussi ce que trouvait Lalime car il demanda un nouveau concept à son peintre, redemandant d'avoir des yeux sur le haut du masque, comme à ses débuts. Il eu le flash d'utiliser Marvin the Martian des Looney Tunes et son masque fétiche fut né. Jumelé avec une grille dorée, l'effet est saisissant. Ça a peut-être été en partie responsable des nouveaux succès de Lalime, alors qu'il cumula une fiche de 36 victoires contre 19 défaites et 5 nulles en 60 matchs, lui qui était maintenant le gardien titulaire depuis le départ de Tugnutt.


jeudi 25 avril 2024

Murph Chamberlain


Bien qu’il n’était pas à la base une si grande menace offensive, Murph Chamberlain eut un tournoi de la Coupe Allan remarquable en 1937, avec 17 buts en 13 matchs, menant les Frood Miners de Sudbury au titre. L’année suivante, il put rejoindre les Maple Leafs, où il montra plutôt un style agressif, en plus de constamment se faire entendre sur la patinoire, autant par ses adversaires que par les arbitres.

Chamberlain demeura trois ans à Toronto, alors que les Leafs atteignirent autant de fois la finale. Par contre, ils s'inclinèrent à chaque reprise.

Après la saison 1939-40, Conn Smythe décida donc de faire un changement derrière le banc des Leafs et remercia son entraîneur, Dick Irvin. Ce dernier se retrouva donc du travail à Montréal, où les Canadiens venaient d’avoir une saison horrible (10-33-5) qui leur garantit la dernière place.

Irvin voulut alors ajouter un peu de robustesse à sa nouvelle équipe et s’assura que Tommy Gorman fasse l’acquisition de Chamberlain, en retour d’un montant d’argent. Pour Chamberlain, il s’agissait alors d’un retour dans sa province natale, puisqu’il est natif de Shawville, dans le Pontiac.

Irvin eut d’abord à mettre un peu d’ordre dans ce club plutôt dissipé. Sa nouvelle acquisition n’a toutefois pas nécessairement été un élément stabilisateur. Bon vivant, blagueur et indiscipliné sur la glace, Chamberlain est d’ailleurs montré dans le filmMaurice Richard″ de Charles Binamé comme étant en état d’ébriété lors d’une pratique. Il parvint tout de même à marquer 10 buts en 1940-41, égalisant son sommet qu’il avait réalisé avec les Leafs.

Chamberlain débuta la saison 1941-42 avec Montréal, mais en février, il fut prêté aux Americans de Brooklyn. C’est d’ailleurs dans leur uniforme qu’il obtint son seul tour du chapeau en carrière, le 15 mars, contre Turk Broda des Leafs.

Si les Americans disparurent à la fin de l’année, ceci ne signifia toutefois pas son retour à Montréal, puisque les Canadiens le prêtèrent à nouveau, à Boston cette fois.

C’est finalement en 1943-44 que celui qu’on surnommait ″Old Hardrock″ put enfin réenfiler l’uniforme tricolore. Cette saison fut sa meilleure offensivement en carrière avec 15 buts et 32 passes, en plus de marquer le retour de la Coupe Stanley à Montréal après 12 ans d’absence.

Si sa saison suivante fut décevante, il sut rebondir en 1945-46, en plus de remporter sa deuxième Coupe Stanley.

C’est également à ce moment que celui qui avait grandi sur une ferme se porta acquéreur d’une ferme laitière à Saint-Sébastien, dans la région de la baie Missisquoi. Déjà reconnu comme étant coriace, Chamberlain considérait que le dur labeur de la ferme constituait une bonne façon de garder la forme, d’autant plus qu’à cette époque, les joueurs n’avaient pas un entraînement aussi structuré qu’aujourd’hui. Et pour améliorer son cheptel, Chamberlain n’eut pas besoin de chercher très loin, puisqu’il se procura un taureau primé de la ferme d’élevage de son patron, le propriétaire des Canadiens, Donat Raymond.

Chamberlain joua trois autres saisons avec les Canadiens, avant de prendre sa retraite. Il accepta ensuite un poste d’entraîneur dans les Maritimes, avec une équipe de Sydney. Il ne fut toutefois pas oublié par ses anciens coéquipiers, puisqu’en février 1950, lorsque sa ferme subit des dommages, ils allèrent lui donner un coup de main pour remettre les choses en place, pendant qu’il était toujours retenu en Nouvelle-Écosse. On doute qu’une telle chose serait possible aujourd’hui…

Il poursuivit ensuite son parcours d’entraîneur à Charlottetown, Sudbury, Buffalo et Vancouver, en plus de mener les Maroons de Chatham au niveau senior jusqu’au titre de la Coupe Allan en 1959-60.

Lorsque le monde des ligues mineures connut des années difficiles au début des années 1970, il s’acheta une nouvelle ferme à Beachville, près de London, où il avait aussi une entreprise de distribution de journaux et de catalogues.

En 1986, alors qu’il travaillait encore 12 heures par jour, il fit un arrêt cardiaque sur sa ferme, qui l’emporta. Il avait 71 ans.

Sources:

″Murph Chamberlain à (sic) la meilleure saison de sa carrière″ de Charles Mayer, 2 décembre 1945, Le Petit Journal, page 55,

″Murph Chamberlain″ de Jean Delisle, 9 février 1946, Le Bavard, page 9,

″Que font les joueurs de hockey entre les parties ?″ de Charles Mayer, 2 mars 1947, Le Petit Journal, page 53,

″Murph Chamberlain prend sa retraite″, 1er septembre 1949, Le Devoir, page 8,

″Bill Durnan n’est devancé que par Maurice Richard″, 9 février 1950, Montréal-Matin, page 20,

″En blanc et noir″ d’Armand Joksch, 9 février 1950, Montréal-Matin, 9 février 1950, page 22,

″Whatever happened to… Murph Chamberlain: Salesman and farmer″ de Jeff Wilkinson, December 20, 1977, The Windsor Star, page T4,

″Ex-hab Chamberlain dies″, CP, May 10, 1986, Montreal Gazette, page 76,

hockey-reference.com.